Des morts, on ne se moque pas impunément, dit-on. Jean-Lucien Bussa, ex. MLC installé à son propre compte depuis quelques années, l’apprend à ses dépens. Le boomerang qui le rattrape a mis 24 ans pour l’atteindre. Expert au PNUD à l’époque des faits, Sieur Bussa, comme nombre de jeunes partisans du mobutisme à l’époque, prêtait également de loyaux et assidus services à l’intelligentsia dirigé par … Honoré Ngbanda au début des années ’90. A ce titre, il prenait une part active aux réunions stratégiques des services secrets. Lorsque l’ex mobutiste devenu opposant avant de redevenir Mobutiste à la faveur de sa nomination en qualité de Premier ministre, Jean-Nguz Karl – I – Bond, décida la fermeture « avec force » de la Conférence Nationale Souveraine, Jean-Lucien Bussa était de la partie. Des témoins oculaires, qui sont prêts à confondre le député élu de Budjala, s’en sont confiés au Maximum. La réunion décisive s’était tenue au siège de l’Uferi à la Gombe, non loin de la Cour Suprême de Justice. Bussa y avait pris part, avant que le groupe de délègue le Premier ministre, Nguz Karl-I-Bond, faire part de la décision de fermeture de la CNS au Maréchal à N’Sele.
Le criminel revient toujours sur les lieux du crime, dit-on encore plus sérieusement. En se mettant aux premiers rangs des acteurs politiques de l’opposition qui ont appelé à une ville morte le 16 février dernier à travers la RD Congo, Jean-Lucien Bussa revenait sur les lieux de ses exploits demeurés cachés à l’opinion, mais pas à tout le monde. Un opposant à la dictature mobutiste bien connu, Lambert Mende Omalanga, a éventré l’affaire sur une chaîne de radio à grande audience. Piqué au vif, Bussa s’est fendu d’une plainte contre l’actuel ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, qu’il accuse d’imputations dommageables. Une plainte extrêmement médiatisée, comme pour étouffer l’essentiel : l’homme a bel et bien été de la réunion qui avait décidé de fermer la CNS. Rien à faire.
Lorsque Jean-Lucien Bussa se plaint d’imputations dommageables, il déplace le nœud du problème. Ce qui lui est reproché ne réside pas dans les fonctions qu’il occupait à l’époque. Ce n’est pas le fait d’avoir fait partie des services de sécurité qui est en cause. C’est le fait d’avoir pris part à cette réunion apocalyptique, quelle que soit sa qualité. Et de ne l’avoir jamais évoqué. Voire pire, d’avoir cru que nul au monde de ne s’en souviendrait.
Encore que, selon les sources du Maximum, au procès intenté contre Lambert Mende, c’est une armada de témoins oculaires qui viendra confondre non seulement Jean-Lucien Bussa, mais beaucoup d’autres participants à la réunion de la permanence de l’Uferi en 1992. Du déballage en vue.
JN.