Cinq jours après la publication du message délivré par les évêques catholiques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), au terme de leur 54ème Assemblée Plénière ordinaire, le 23 juin dernier, la majorité présidentielle au pouvoir à Kinshasa réagi. Avec une rare fermeté.
A l’issue d’une réunion du Bureau Politique présidée par son secrétaire général, Aubin Minaku, mercredi 28 juin 2017, la famille politique joséphite a publié un message tout en finesse qui, sans y paraître, semble renvoyer les prélats à leurs études pastorales.
En rappelant que le rôle prophétique de la CENCO est celui d’une Eglise au milieu du village qui, dans le cas d’espèce, c’est-à-dire dans son dernier message aux chrétiens et aux hommes de volonté, n’a pas suffisamment fait état des « actions et démarches de tous ceux qui, de l’étranger, se sont inscrits dans une logique résolue de coalition et de soumission à des forces étrangères de prédation … ». La majorité présidentielle ne s’arrête pas en si bon chemin et assure regretter que l’analyse économique des évêques n’ait pas intégré les facteurs objectifs liés à la conjoncture économique internationale et nationale.
En rapport à la situation dans le Grand Kasaï, le bureau politique de la majorité présidentielle et alliés reproche aux évêques catholiques le silence sur les multiples cas d’assassinats ciblés d’agents de la CENI sur le terrain et en plein exercice de leurs fonctions. Tout en rappelant subtilement qu’il n’y a pas lieu, pour quiconque en RD Congo, d’interférer dans l’organisation des élections qui relève de la seule compétence constitutionnelle de la CENI.
C’est dans la réaction aux voies de sortie de la crise rd congolaise proposées par les calottes sacrées catholiques que la famille politique au pouvoir en RD Congo se montre particulièrement ferme. « Le Congo est notre bien suprême, nul n’a le droit d’en exposer le territoire ainsi que ses filles et fils aux risques et affres de l’anarchie, des guerres civiles meurtrières, des cycles incontrôlés des violences et des rébellions récurrentes alors qu’aux porte de certaines de nos frontières, des forces extérieures prédatrices aux aguets n’attendent que de tels signaux pour agir … », soutient-elle. Et que donc, « en tant qu’Eglise au milieu du village, la CENCO devrait éviter tout discours direct ou indirect incitant à la violence et à la désobéissance civile ».
« Le pays va très mal. Debout Congolais ! », le message rendu public vendredi 23 juillet dernier par les évêques catholiques dénonçait « un groupe de compatriotes, abusant manifestement de leur pouvoir (qui) s’octroie des avantages économiques faramineux au détriment du bien-être collectif ». Avant d’inviter les Congolais à se mettre debout, à dresser le front et à prendre le plus bel élan pour bâtir un pays plus beau … que celui d’aujourd’hui.
Le lecteur lira en page ci-contre le texte intégral de la réaction de la majorité présidentielle et alliés au brûlot clérical.
J.N.
DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE DE LA MAJORITE PRESIDENTIELLE ET ALLIES