La vingtaine des ports fermés à Kinshasa, il y a 6 ans, par le ministère des Transports et des Voies de communication pour non-viabilité ont non seulement repris de fonctionner mais poussent à la création de nouveaux débarcadères de fortune.
L’on compterait à ce jour une quarantaine des ports le long des berges du fleuve. Le gouvernement Tshibala n’a jusque-là accordé sa bénédiction qu’au seul port de Kingabwa encore en construction. Mais le ministre de l’Economie, Joseph Kapika qui l’avait visité, il y a encore quelques mois, s’était refusé de dire le nom de son promoteur. Toutefois, de l’avis d’experts, la surconsommation dans la ville de Kinshasa ne peut qu’être assouvie par le chapelet des ports construits de bric et de broc le long du fleuve. D’après un reportage de France-Info diffusé le 10 juin 2018, ces ports de fortune tirent cependant profit de la manne du commerce maritime qui remonte du débouché de la RDC sur l’Atlantique.
Et d’après le PNUD, la capitale de la RDC sera la 14ème ville du monde en termes de démographie en 2025. Dans moins de 10 ans donc, Kinshasa représentera un marché de plus de 15 millions des consommateurs. Dont l’essentiel des biens de consommation dépend largement des importations. La RDC n’a pas cependant des projets conçus pour satisfaire en interne les besoins futurs de sa capitale ni pour adapter, à court terme, ses infrastructures multimodales aux prochains flux d’importations.
De l’autre côté du Pool Malebo, on l’a vite compris. Au Congo d’en face, le gouvernement de Brazzaville s’est lancé dans de colossaux travaux de construction d’infrastructures de transport multimodal… en fonction des besoins de Kinshasa. L’affirmation est du ministre du Congo-Brazzaville des Voies navigables et de l’Economie fluviale, Gilbert Mokoki. Le gouvernement de Brazzaville a engagé, grâce au soutien des bailleurs des fonds, quelque 76 millions d’euros pour rénover le port autonome de Brazzaville ainsi que le chapelet des ports secondaires. Le Congo doit retrouver son rôle de plateforme stratégique régionale, a déclaré, tout confiant le ministre Gilbert Mokoki. «…Des études de faisabilité étaient réalisés en fonction notamment des besoins de consommation constatés à Kinshasa…des besoins qui s’annoncent énormes à la démesure de «Kin» dont la population devrait passer de 10 à 15 millions d’ici 2025 ».
En tout cas sur terrain, la firme chinoise Sinohydro s’emploie à construire un linéaire de quais flambant neuf de plus de 1 Km de long du fleuve, en face de Kinshasa. Autre projet, le terminal à containers, juste là où sera jeté le pont route-rail que Brazzaville construit à Maloukou, en face du Maluku de Kinshasa.
POLD LEVI