L’idée avait été avancée naguère par Moïse Katumbi. « Je suis en train de voir toute l’opposition pour avoir un candidat unique. Nous sommes en pourparlers. Il y a une stratégie que nous sommes en train de mettre en place pour avoir un candidat unique, peut-être aller aux primaires pour choisir notre candidat », déclarait le dernier gouverneur de l’ex. Katanga à France 24 en janvier 2016. A l’époque, l’idée n’avait pas plu à tout le monde. Surtout pas à Vital Kamerhe, déjà candidat à la présidentielle de 2011, qui la jugeait prématurée et craignait qu’elle ne fasse le lit du pouvoir en divisant l’opposition. « L’essentiel dans le contexte politique actuel, c’est tout d’abord le combat du processus électoral et non celui de la course à l’investiture à la présidentielle », proclamait l’ancien speaker de l’Assemblée Nationale pour le compte du PPRD en avril 2016.
La situation semble donc avoir suffisamment évolué, pour l’UNC qui attend le congrès de son parti pour se prononcer sur sa candidature à la présidentielle de décembre 2018. Et éventuelle l’organisation de primaires télévisées pour départager les prétendants au top job en RD Congo, qui ne se comptent plus du bout des doigts dans les travées de l’opposition. C’est tout au moins ce qu’a suggéré le patron de l’UNC sur compte twitter le week-end dernier, s’attirant aussitôt l’îre de ceux qui chez radicaux craignent la réédition de votes de candidats par sms qui dépendent des moyens financiers des intéressés et ne reflètent pas nécessairement les réelles adhésions des populations à tel ou tel autre candidat à la présidentielle.
Sur la candidature unique de l’opposition à la présidentielle 2018, on en était donc encore aux conjectures, lundi 30 juillet 2018, à 9 jours de la clôture du délai du dépôt des candidatures. Même si, samedi 28 juillet 2018, un candidat, Seth Kikuni, avait formellement déposé la sienne sans se préoccuper outre mesure des atermoiements des radicaux. Le natif de Kintambo à Kinshasa, détenteur d’un diplôme de sciences politiques et sociales en Turquie, est présenté comme un homme d’affaires.
D’autres leaders s’apprêtent à suivre Seth Kikuni, manifestement. Comme Rudi Mandio, le président du PSN (Peuple au Service de la Nation), un parti politique qui se réclame de l’opposition. « Si jusqu’au 5 août à minuit aucun compromis n’est fait pour une candidature commune de l’opposition ou encore moins l’alliance entre candidats (2 ou plus) pour choisir le meilleur pour une victoire collective, je déposerai ma candidature le lundi 6 août 2018 », menace-t-il.
J.N.