Quelque 88 établissements de l’Enseignement supérieur et universitaire du Nord-Kivu sont menacés de fermeture pour non-viabilité. Mais le ministre de tutelle, Théophile Mbemba, qui n’expédie plus que les affaires courantes, osera-t-il mettre en application cette décision si jamais il rempilait ? Dubitatif. L’ESU rapporte gros et gras.
Face à la crise des cours des matières premières (cuivre, or, pétrole…) qui perdure, le gouvernement de la RDC a résolu de revoir à la baisse ses prévisions budgétaires de l’exercice 2016. Le premier ministre soumettra au parlement un collectif budgétaire adapté à la conjoncture. Alors que les recettes des régies financières et des pétroliers producteurs dégraissent, l’apport des hôpitaux et des universités aura connu un taux d’accroissement de 55,2% par rapport au budget 2015.
Les contributions des universités et instituts supérieurs ainsi que des hôpitaux généraux de référence composent ce qu’on appelle les recettes des budgets annexes. Elles se chiffrent à 830,4 milliards de FC pour l’exercice 2016.
L’Enseignement supérieur et universitaire, ESU, compte désormais parmi les plus gros contributeurs du Budget de l’Etat. Quand l’Etat n’espère que 175,8 milliards de FC soit un peu moins de 190 millions de dollars des pétroliers producteurs en 2016, l’ESURS, est à même de collecter près de 195 milliards FC soit près de 210 millions de dollars pour le compte du Trésor public.
ESU comme Santé publique.
Les contributions de l’ESU dans le budget de l’Etat ont augmenté de manière spectaculaire ces trois dernières années, de 120,7 milliards de FC en 2014, elles sont passées à plus de 125 milliards en 2015 pour titiller les 195 milliards de FC en 2016. Les recettes attendues des hôpitaux généraux de référence comme l’ex-Mama Yemo à Kinshasa ou Sendwe à Lubumbashi se sont chiffrées à plus de 395 milliards de FC en 2014, puis à environ 410 milliards de FC en 2015 et, devraient selon les projections du gouvernement, être de l’ordre de près de 636, 2 milliards de FC en 2016. Mais à quoi tient donc cette montée en puissance des recettes des budgets annexes?
«Il pousse des universités et des instituts supérieurs en RDC. Un peu comme ces églises dites de réveil ou encore des «ligablos », ces micro-commerces qui pullulent aux coinx des rues des cités populaires de Kinshasa», fait comprendre Patrick Tshimanga, chercheur à l’Université de Kinshasa. La décision du ministre Théophile Bemba de limiter à neuf seulement [Université de Kinshasa (Unikin), de Lubumbashi (Unilu) et de Kisangani (Unikis), Université pédagogique nationale (UPN), l’Institut supérieur de commerce de Kinshasa (ISC/Kinshasa), l’Université protestante du Congo (UPC), l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic), l’Université catholique de Bukavu (UCB) et l’Université catholique du Congo (UCC)] les institutions d’ESU autorisées à organiser le troisième cycle, n’a nullement découragé l’essaim des établissements d’enseignement supérieurs. Au dernier recensement qui remonte à près de 5 ans, la RDC comptait 1.030 universités, instituts supérieurs, écoles techniques supérieures, etc.,
POLD LEVI