La RD Congo se propose de relancer la culture du coton dans les différents sites à haute productivité du pays, notamment dans le Nord-Est et le Sud-Est, a annoncé jeudi 26 mai dernier l’ingénieur Vital Kabengele, chef de bureau à la direction de production et protection des végétaux au Secrétariat général du ministère de l’Agriculture, pêche et élevage, cité par l’Acp.
Selon M. Kabengele, la volonté du gouvernement est de redresser ce secteur reposant sur les conditions édapho-écologiques favorables dans certaines provinces, sur une population agricole intéressée à cette culture et le retour de la paix dans le pays. Il a fait remarquer que la chute de la production du coton est intervenue après l’indépendance suite aux divers changements institutionnels intervenus en RD Congo et aux pillages de 1993.
La production du coton a connu un déclin spectaculaire passant de 180.000 tonnes en 1959 avec environ 800.000 producteurs, à 600 tonnes en 2006, a-t-il ajouté, soulignant que le coton avant l’accession de la RD Congo à l’indépendance représentait 14% de la valeur des exportations agricoles et 5% du total des exportations du pays.
Le programme d’assistance technique du coton pour l’Afrique, initié par le gouvernement indien, constituera un appui considérable au développement du secteur coton en RD Congo, a affirmé M.Kabengele. A ce sujet, la stratégie proposée pour assurer la relance de la filière coton consiste avant tout à réaliser un état des lieux exhaustif pouvant orienter le gouvernement et les investisseurs potentiels dans la relance effective de la filière.
Vital Kabengele a laissé entendre que la filière coton ne s’est pas vraiment remise de sa léthargie pour jouer son rôle sur l’échiquier national. Selon lui, plusieurs contraintes freinent sa la relance. Il s’agit notamment de l’accès limité au marché suite au délabrement des infrastructures communautaires d’appui à la commercialisation, de la faiblesse des services agricoles de base ( recherche agronomique), des difficultés d’accès aux services financiers et de l’absence d’intrants agricoles ainsi que du faible taux d’achat de coton graine aux producteurs à la récolte, a-t-il ajouté.
La volonté du gouvernement est de promouvoir durablement les différentes filières agricoles tel qu’exprimé dans le Programme national d’investissement agricole (PNIA) pour la période 2013-2020, a encore expliqué M.Kabengele, indiquant que cela passe nécessairement par l’implication de tous les acteurs du développement agricole.
Ces acteurs se retrouvent du côté des sociétés cotonnières, des sociétés textiles, des acteurs étatiques et paraétatiques, des producteurs paysans, des fournisseurs de services, des organisations de coopération bilatérales et multilatérales, des commerçants et aussi bien des confectionneurs, précise la source.
P.L.