Mis en œuvre dans quatre quartiers de la commune de Kimbanseke depuis 2020, le projet “Lisanga makasi po na bana” (lIMPOBA 2), conçu par SOS Villages d’enfants pour venir en aide aux enfants en situation de rupture familiale et ceux risquant de perdre la prise en charge familiale arrive à terme. Quatre ans après ses débuts, les acteurs-clés de cette municipalité ainsi que les notables de la communauté se l’approprient et reconnaissent sa contribution à l’inclusion des enfants vulnérables de leurs quartiers. Le directeur national de SOS Villages d’enfants, représenté vendredi 13 décembre 2024 à l’atelier de capitalisation des acquis de ce projet a dit sa totale satisfaction face à ce résultat. C’était au Flat Hôtel Marie Atandjo, dans la commune de N’Djili au cours d’une cérémonie à laquelle avait pris part le manager de développement du programme, Bignon Franck Danon.
A cet atelier qui a réuni les différents chefs des services de la municipalité de Kimbanseke dont le bourgmestre, représenté par son chef de bureau Clément Kilulungu, les chefs des quatre quartiers où le projet a été implémenté, des participants au projet, des représentants de différentes organisations de défense des droits des enfants de même que les enfants et jeunes parlementaires, Bignon Franck Danon a tenu à rappeler ce credo de SOS Villages d’enfants selon lequel, chaque enfant a sa place dans une famille et le droit de grandir dans un climat d’affection, de respect et de sécurité.
Association à but non lucratif, fondée en 1949 en Autriche et présente depuis 1989 en RDC où elle a construit trois villages d’enfants à Bukavu, Uvira et Kinshasa, SOS Villages d’enfants s’occupe non seulement des enfants en situation de rupture familiale avec un programme de prise en charge alternative et ceux à risque de perdre la prise en charge familiale avec un programme de renforcement de la famille. Elle vise en outre à accompagner les familles afin que les communautés participent au développement durable et inclusif de leur environnement et assurent avec autonomie la prise en charge des enfants. «Grâce à ce projet, nous avons soutenu directement 1.2000 enfants et jeunes issus de 200 familles vivant dans des conditions de vulnérabilité face aux besoins des enfants en terme d’alimentation, de scolarité, de soins de santé, etc.», a déclaré Bignon Franck Danon.
Réalisations du projet
Après deux phases de mises en œuvre du projet LIMPOBA, les familles disposent de ressources économiques suffisantes pour répondre aux besoins essentiels de leurs enfants. Elles ont acquis des compétences parentales leur permettant d’élaborer un plan de développement et de renforcement de capacités pour des activités génératrices de revenus (AVR). Les enfants des familles participant au projet jouissent de leurs droits à des provisions, à la protection et à la participation dans diverses zones d’intervention. Ils ont accès à l’éducation de base, contribuant ainsi à la dégression des frais scolaires, aux soins de santé, connaissent leurs droits et participent aux décisions qui les concernent grâce à un renforcement de capacités et à la sensibilisation sur leurs droits. Les structures économiques communautaires sont autonomes et soutiennent les familles des zones d’intervention dans la prise en charge de leurs enfants. Les acteurs-clés de la communauté s’approprient le projet et contribuent à l’inclusion des enfants vulnérables.
Après avoir accompagné les familles vers plus d’autonomie par le renforcement de capacités de leurs tuteurs en compétence parentales essentielles, en appuyant les participants avec des activités génératrices de revenus et en contribuant au paiement des frais scolaires et de santé en faveur de leurs enfants, le projet a contribué à la création de quatre coopératives de boulangerie, de coupe et couture et de pisciculture. Six associations villageoises et de crédits (AVC) ont également été mises en place pour permettre aux familles d’épargner, de bénéficier de crédits en cas de besoin.
Impact
Quatre ans après la mise en œuvre du projet LIMPOBA à Kimbanseke et grâce à l’intervention des autorités municipales et des organisations à base communautaire à l’instar de UACDK, MICOLIM et PARDE, les données indiquent que 75% des familles participantes ont atteint une autonomie totale en décembre 2024, soit 148 familles. 21% des familles atteignent une autonomie partielle correspondant à 42 familles. Sur les 198 familles appuyées en AGR de qualité et en grande quantité, 53% d’entre elles avaient un revenu stable en juin 2024 contre 8% en 2022. 32% des familles ont accès à des denrées alimentaires suffisantes contre 14% en 2022.
Difficultés et défis.
Quelques difficultés n’ont pas manqué dans la réalisation de ce projet. L’on note, entre autres, le retard de quatre mois dans le lancement du projet, le ratio élevé des familles qui ont été suivies dans le cadre du projet par un assistant social ayant occasionné le recours à quatre volontaires. A signaler également l’éloignement du bureau RF de la zone d’intervention qui a fait que le projet puisse se servir des installations des organisations locales (OBC, UACDK et MICOLIM), la faible praticabilité de la route menant vers la zone d’intervention du projet nécessite l’achat de motos ainsi que l’appui aux enfants et jeunes parlementaires dans le plaidoyer auprès des autorités plolitico-militaires de Kimbanseke pour l’aménagement de la route. L’inflation galopante et continue sur le marché des biens et services a par ailleurs nécessité la formation des participants aux techniques de vente dans une situation d’un marché inflationniste tandis que la réduction du pouvoir d’achat a entraîné l’application de la politique de diversification des AGR, des points de vente et de domination par le coût. Le projet a également connu des difficultés avec les érosions et les glissements de terrains sur le site de la coopérative de Mangana qui a entraîné la vente de cet espace ainsi qu’une trop abondante pluviométrie en 2023 qui a occasionné des inondations ayant rendu l’impraticable la route de Kimbanseke et causé le report des travaux de relance des coopératives de pisciculture et de boulangerie pour la saison sèche de juillet-août 2024, etc.-
JM