Au cours de leur briefing mardi 27 décembre 2022 sur la RTNC, les services de sécurité de la RDC ont révélé avoir détecté et démantelé un réseau d’espionnage des services rwandais opérant à Kinshasa depuis quelques mois. L’identité de ces individus a été officiellement dévoilée par le vice-ministre de l’Intérieur assisté des porte-paroles de l’Armée et de la Police.
En effet, deux de ces espions rwandais dont l’un est un élément du Rwandan Defense Force (RDF) agissant sous la couverture d’une ONG de développement dénommée African Health Development Organization (AHDO) sont tombés dans le filet des services de sécurité congolais avec deux de leurs complices.
Ils avaient non seulement infiltré quelques officiers des FARDC mais aussi des personnalités politiques de grande envergure ainsi que des opérateurs économiques et membres de la société civile.
Le téléphone crypté du militaire rwandais, après exploitation par les enquêteurs, a révélé que ce dernier a eu accès aux différents sites stratégiques de la capitale avec la complicité de certains officiers généraux et supérieurs des FARDC.
Bien d’autres espions sont recherchés d’autant plus que l’ONG sus-évoquée avait ouvert des antennes dans les provinces du Kwango, Kwilu, Kasaï, Nord-Kivu et Sud-Kivu.
L’acquisition par ces espions d’un important patrimoine foncier dans le périmètre de l’aéroport international de N’djili et de la base militaire de Kibomango a laissé entrevoir la préparation d’un plan machiavélique similaire à celui qui a été à la base de l’assassinat de Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais.
Les investigations se poursuivent sur la base de pistes et d’éléments de preuves fournis par ceux qui ont été appréhendés.
Les services de sécurité de la RDC assurent à la population qu’ils sont à pied d’œuvre pour démanteler ce réseau des criminels et mettre hors d’état de nuire tous les complices, aussi bien civiles que militaires.
D’après la présentation faite par le porte-parole des FARDC, le général Sylvain Ekenge, il s’agit respectivement de :
- Nshimiyimana Biseruka Juvénal (Rwandais, né en 1964 et marié). Espionnage, abus de confiance, incitation des militaires à l’insurection et corruption sont les griefs mis à sa charge.
- Murokore Mushabe Moses (Rwandais, 33 ans). Les photos saisies dans son ordinateur le montrent en tenues militaires RDF avec ses collègues. Il est poursuivi pour espionnage.
- Nganji Nsengiyumwa Remy alias Djuma, 42 ans, présumé Congolais est déntenteur de plusieurs nationalités. Il dit être Congolais de par son appartenance à la tribu Hunde alors qu’il ne parle ni sa langue maternelle, ni le swahili sauf le kinyarwanda. Nganji assure être né à Goma alors que le CV en sa possession indique qu’il est né à Uvira. Il dispose en plus d’une carte de réfugiés burundais en Ouganda.
- Mugisha Ruyumbu Santos, 42 ans, est un officier militaire congolais. Il est poursuivi pour trahison et violation de consignes militaires.
Après l’arrestation de tous ces personnages, le gouvernement a tenu à rassurer le peuple congolais quant à la vigilance des services de sécurité qui sont mis en alerte maximale pour pouvoir démanteler tous les réseaux criminels rwandais qui opèrent en RDC pour la déstabilisation de ses institutions.
A cet effet, le vice-ministre de l’Intérieur a réitéré l’appel à la vigilance et la défense de la patrie lancé aux Congolais par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour soutenir les efforts en cours des forces de sécurité en cette période d’agression de notre pays par le Rwanda sous la casquette du M23.
JN