Le conseil de sécurité des Nations-Unies a voté à l’unanimité mardi 20 décembre 2022 le renouvellement du mandat de sa force du maintien de la paix, la Monusco, pour un an. Dans la foulée, il a amendé le régime de sanctions et mis fin au régime de l’obligation de notification par les exportateurs de matériel militaire à destination de la RDC instauré en 2003 et que Kinshasa considérait comme une sorte d’embargo dans la mesure où cette procédure alourdissait toute acquisition d’armes en même temps qu’elle mettait à la disposition du tout venant, y compris les agresseurs de ce pays des informations sur le matériel à acquérir par les forces de défense et de sécurité.
A partir de 2008, il fut décidé que tout État devant fournir de l’aide sous forme de matériel militaire à la RDC devait en informer au préalable le Conseil de sécurité, ce qui entravait sérieusement les capacités de défense de ce pays, victime d’agressions récurrentes, particulièrement dans ses provinces de l’Est.
En juin 2022, appuyée par la Chine, la Russie, les pays africains du Conseil et la France, la RDC avait sollicité l’amendement de ce régime de sanctions qui constituait pour ses dirigeants une ingérence et était ressenti comme une volonté de l’empêcher d’opposer une résistance appropriée aux forces adverses éventuelles. Cette demande avait été régulièrement rejetée par les États-Unis et la Grande-Bretagne sur pied du contexte tendu dans la région des grands lacs où le Rwanda et l’Ouganda, partenaires stratégiques de ces deux pays, étaient impliqués dans diverses agressions contre le Congo.
Une injustice réparée
Cette semaine, la France a proposé de ne pas attendre le renouvellement du régime de sanctions en juin, d’autant que la Russie et la Chine ont brandi une possible abstention sur le renouvellement de la Monusco. «C’est une bataille gagnée, une injustice réparée», a déclaré sur Twitter le porte-parole du gouvernement de RDC, Patrick Muyaya.
JN