Au terme d’une rencontre au siège de leur plate-forme politique, lundi 7 mars 2016, les membres de la Nouvelle Classe Politique et Sociale/Opposition Nationaliste ont rendu publique une déclaration politique tonitruante. Elle déplore, ce que personne n’a osé faire jusqu’à ce jour, l’abandon du destin national entre les mains étrangères (la fameuse facilitation). Les acteurs politiques rd congolais ont ainsi perdu le contrôle du processus électoral, selon Stève Mbikayi (Parti Travailliste) et ses collègues de l’opposition nationaliste.
« Pendant ce temps, les jours passent et nous nous approchons dangereusement de la fin de mandat de deux institutions encore légitimes : L’Assemblée Nationale et le Président de la République. Bientôt, toutes les institutions de la République seront illégitimes et fonctionneront dans l’illégalité. Car il est certain qu’en dépit de toute démagogie, nous n’aurons pas des élections dans les délais prescrits par la constitution », déplore cette frange de l’opposition politique.
Le lecteur lira ci-après le texte intégral de la déclaration de la Nouvelle Classe Politique et Sociale/Opposition Nationaliste.
NOUVELLE CLASSE POLITIQUE ET SOCIALE/OPPOSITION NATIONALISTE
DECLARATION POLITIQUE
Les partis politiques et associations membres de la Nouvelle Classe Politique et Sociale/opposition Nationaliste se sont retrouvés ce lundi 07 février 2016 à leur siège pour passer en revue la situation politique de l’heure.
Après échange, il s’est dégagé que l’actualité politique reste dominée par l’attente du début du dialogue National inclusif et par la problématique de l’élection des gouverneurs dans les nouvelles provinces. Avant d’entrer en la matière la Nouvelle Classe Politique a commencé par féliciter le peuple Béninois et Boni YAYI son Président sortant pour avoir organisé leurs 6èmes élections démocratiques, dans le respect des délais constitutionnels et dans la paix. Partant de ce bel exemple, la NCPS souhaite que notre pays s’inspire de ce modèle pour que les futures joutes électorales soient un moment de joie et non des troubles et de déchirement. Avec un peu de patriotisme, nous y arriverons.
1. DE LA CONVOCATION DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF
La Nouvelle Classe Politique/Opposition Nationaliste constate que le dialogue annoncé depuis plus de huit mois reste au centre du débat politique. Convoqué par une ordonnance présidentielle ce dialogue qui peine à démarrer divise l’opinion nationale.
D’un côté se trouve une partie de la classe politique favorable à la participation à ces assises et de l’autre une autre apparemment hostile à sa tenue.
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Comble de malheur, ce processus qui a été confié aux mains étrangères semble échapper complètement à tous les acteurs nationaux. La divergence persistante dans la classe politique donne davantage le droit et même l’audace à certains gouvernements et sénateurs étrangers de décider à notre place et de donner des injonctions à notre pays, à la grande satisfaction des acteurs politiques nationaux connus pour leur soumission à l’impérialisme international ! Une attitude humiliante pour tout nationaliste.
La Nouvelle classe Politique/Opposition Nationaliste trouve irresponsable de la part de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, le fait de laisser le destin de son peuple entre les mains étrangères. C’est se soumettre implicitement à leur dictat.
Dans une attitude attentiste, les politiciens congolais se sont confié des « beaux rôles ! Les uns pour organiser chants, danses et prières à la gloire du dialogue et les autres pour mener campagnes ici et ailleurs contre la tenue dudit dialogue !
Pendant ce temps, les jours passent et nous nous approchons dangereusement de la fin de mandat de deux institutions encore légitimes : L’Assemblée Nationale et le Président de la République. Bientôt, toutes les institutions de la République seront illégitimes et fonctionneront dans l’illégalité. Car il est certain qu’en dépit de toute démagogie, nous n’aurons pas des élections dans les délais prescrits par la constitution.
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Plutôt que de nous fier tous aux bruits des sirènes qui nous viennent de New York, Londres, Paris et Bruxelles, nous qui faisons face à la réalité, nous devons faire montre de responsabilité en nous réappropriant le processus du dialogue par la mise en place immédiate d’un comité préparatoire qui, pour répondre au vœux des un et des autres, collaborera avec le facilitateur désigné, dans la préparation du dialogue proprement dit. Une fois mis en place, le comité préparatoire attirera du monde. La sélection naturelle s’occupera du reste !
La Nouvelle Classe Politique/Opposition nationaliste invite les acteurs politiques congolais à mettre fin au comportement folklorique sur la question pour les uns et à renoncer à un radicalisme artificiel et irresponsable pour les autres. Il est temps de passer aux choses sérieuses et d’arrêter avec la politique de la terre brulée.
2. De l’élection des gouverneurs de nouvelles provinces
La Nouvelle Classe politique/opposition Nationaliste rappelle que cette élection est dénuée de tout sens dans la mesure où les nouvelles provinces n’ont pas de députés élus, ceux issus des anciennes provinces ne peuvent constituer un corps électoral pour des raisons évidentes.
Il y a aussi lieu de se demander de combien d’années seront faits les mandats des gouverneurs issus de cette mascarade d’élection dans la mesure où lors des joutes électorales prochaines, les députés provinciaux légitimes seront élus et ne pourront logiquement contrôler ces gouverneurs ! Nous réitérons notre demande de voir cette élection annulée.
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Cette parodie d’élection des gouverneurs n’a eu pour mérite que de faire constater la dépendance de la CENI à une famille politique pour avoir exécuté à la lettre les injonctions venues de cette dernière ! Cette dépendance manifeste de la CENI réconforte notre vœu de dialogue en vue notamment de mettre en place un nouveau bureau de la CENI, dont le président devra être désigné en toute transparence, contrairement à la désignation du président actuel et de son prédécesseur.
Pour un processus électoral équitable, juste, transparent et démocratique, le dialogue nous permettra aussi de dégager un consensus autour des animateurs de la cour constitutionnelle et de la territoriale.
Au vu de cette réalité politique et des difficultés d’ordre technique, il est aujourd’hui démagogique d’affirmer que les élections seront organisées dans le respect des délais constitutionnels.
Le réalisme voudrait que la classe politique se mette d’accord autour d’un calendrier électoral consensuel, pour l’organisation des élections dans un délai raisonnable.
Pour plus d’inclusivité du processus électoral et par pragmatisme, la Nouvelle Classe Politique/Opposition Nationaliste réaffirme son idée d’une gestion collégiale d’une période transitoire qui débutera à la fin du mandat du chef de l’Etat actuel. Pour ne pas violer la constitution, cette transition sera la résultante d’une convention constitutionnelle avalisée par la cour constitutionnelle, partant d’une interprétation consensuelle de la teneur de l’article 70 de notre constitution.
Tout autre comportement serait irresponsable et susceptible de mettre le Pays à feu et à sang. Comportement affiché dans le but de conserver illégalement le pouvoir ou d’y accéder par des voies antidémocratiques !
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Nous osons croire que l’échec des actions populistes initiées par les uns et les autres ces derniers jours leur permettra d’avoir les deux pieds sur terre, et d’aborder les questions politiques avec réalisme et responsabilité.
TIMBELA !
Fait à Kinshasa, le 07 mars 2016
Steve MBIKAYI MABULUKI
Porte Parole