Une délégation d’hommes d’affaires allemands conduite par Gernot C. Wagner, homme d’affaires et Consul général honoraire de l’Allemagne en RDC a eu une séance de travail avec le directeur de cabinet a.i du chef de l’État à la cité de l’Union africaine.
La délégation est venue parachever les démarches auprès des autorités congolaises dans le cadre de la coopération économique entre les deux pays. En plus du chemin de fer, ces investisseurs sont aussi intéressés par le secteur énergétique dont le projet Grand Inga et celui de la production de l’hydrogène pour son exportation vers les pays de l’Union européenne.
Quant au secteur ferroviaire, huit corridors sont visés, notamment :
1. La connexion Banana- Kinshasa, un corridor parmi les plus importants dont l’intérêt a été expliqué par Jean Bamanisa au cours de la 2ème édition de l’Expo Béton en 2018, à son initiative. Il avait plaidé à cette occasion pour la création d’un corridor-Ouest partant de Maluku à Banana, avec des échanges en Angola (Luanda) et Congo Brazzaville (Pointe Noire).
Selon lui, «ces zones-là sont interconnectées par le transport multimodal. Notre souci est que le gouvernement saisisse cette opportunité pour que la RDC soit leader de la mise en place de ce corridor ici en RDC au lieu que cela se passe dans les pays voisins, parce que le Congo Brazza peut prendre l’initiative pour créer ce corridor et écrire à l’Union africaine, à la CEAC pour prendre le leadership de ce projet ».
2. Kinshasa-Ilebo dont l’étude de faisabilité a déjà été faite par la CEEAC en 2012 sur financement du NEPAD. Ce chemin de fer long de 870 km entre Kinshasa et Ilebo, vise à renforcer le processus d’intégration régionale et d’échanges au sein des pays membres de la CEAAC et avec les pays de la SADC et, à terme, avec ceux de la COMESA. Elle sera à écartement standard de 1,435m pour une charge maximale à l’essieu de 23 tonnes. La ligne comprendra une voie unique, avec 26 gares intermédiaires. Les bâtiments et les équipements nécessaires à la maintenance des installations et du matériel roulant sont intégrés dans l’étude de la ligne qui sera connectée à la ligne Matadi-Kinshasa, le pont route rail Brazzaville-Kinshasa, le réseau ferré de la RDC et à la ligne Ilebo-Lubumbashi-Frontière Zambie.
Elle permettra aussi la jonction avec la ligne Kolwezi-Lobito en traversant l’Angola jusqu’au port de Lobito. Différentes études préliminaires avaient été faites dans le passé, mais les informations existantes sur ces études sont incomplètes, dispersées et parfois trop anciennes.
3. Ilebo-Tenke
Les transports ferroviaires sont peu sûrs et très aléatoires, leur fréquence est au mieux hebdomadaire et les moyennes sont très basses. Conséquence, les vitesses commerciales sont particulièrement basses. Cette connexion permettra de remédier à ce problème.
4. & 5. La connexion avec Angola via Dilolo-Kolwezi
La réactivation de l’interconnexion entre l’Angola et la RDC devrait permettre aux deux pays de mettre à profit le corridor de Lobito. La liaison entre Dilolo en RDC et Luau se faisait par transport routier : la mise en place du réseau ferroviaire devrait donc accélérer le commerce, minier en particulier.
Avec le rétablissement de ce trafic ferroviaire, l’industrie minière congolaise peut réaliser des économies, le corridor Dilolo – Lobito reliant la RDC à l’Angola étant la voie d’évacuation la plus courte en termes de distance et de temps.
L’enjeu de cette reprise est essentiellement économique, les produits miniers et d’autres marchandises d’exportation en provenance de l’ex-Katanga, pouvant être acheminés au port de Lobito par des trains de la SNCC en toute sécurité et à coûts réduits. Cela vaut également pour les importations.
6. Lubumbashi- Sakanya est une ligne de chemin de fer à voie unique en RDC entre la gare de Lubumbashi et Sakania à la frontière avec la Zambie à proximité de la ville de Ndola.
Elle mesure 255 km et est exploitée par la SNCC.
7. La frontière avec la Zambie comprend le panhandle de la botte du Katanga avec Kasumbalesa comme l’un des principaux passages sur la route reliant Lubumbashi et Ndola en Zambie.
8. La connexion avec le Kasaï.
Longue de 2.770 km, la voie nationale s’intègre depuis l’époque coloniale dans le système de transport eau-rail entièrement situé sur le territoire national congolais et servant à l’exportation de la production minière du Katanga par le port de Matadi. Cette voie permettait également une vitalité économique de la zone du rail au Katanga et au Grand Kasaï avant la faillite de la Gécamines et les pillages de 1991.
Son état actuel caractérisé par la vétusté des voies et des matériels roulants qui a réduit ses performances, explique l’absence de connexion dans laquelle est plongé le Grand Kasaï depuis près de trois décennies. D’où l’importance de la matérialisation de tous ces corridors. Ce projet permettra à la RDC de mieux de se développer et, la Cellule Climat des affaires en collaboration avec l’ANAPI ont se sont en devoir d’aider ces investisseurs allemands pour sa matérialisation. De leur côté, ces hommes d’affaires se disent prêts pour l’exploitation ferroviaire dont la mise en train pourra demarrer dès la semaine prochaine, étant donné que les experts sont déjà à Kinshasa pour l’étude de faisabilité.
L’arrivée de la délégation allemande à Kinshasa fait suite à la dernière visite en novembre dernier, du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en Allemagne où il avait rencontré la chancelière allemande, Angela Merkel et des hommes d’affaires allemands.
JM