Le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli a affirmé sa détermination à continuer à servir l’Etat congolais avec abnégation. Objectif: consolider la restauration de l’orthodoxie dans la gestion des finances publiques et garantir le succès du Programme de référence avec le FMI conformément à la vision du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi. « Au cours de l’année 2019, nous avons pris fonctions au ministère des Finances avec un niveau de déficit extrêmement criant qui nous a poussé à mener une politique de rigueur extrême. Cette politique ne fait pas le bonheur de tout le monde. Parce que lorsqu’on dit qu’il n’est pas possible de payer quand il n’y a pas de ressources, ce n’est pas tout le monde qui est heureux », a-t-il rappelé lors d’une rencontre le week-end dernier avec les agents du BCECO. En effet, depuis quelques mois, José Sele Yalaghuli essuie les soupçons de la plupart de ses collègues, qu’ils soient du FCC ou de CACH. «C’est à cela qu’on reconnaît un bon argentier de l’Etat qui ne s’embarrasse pas de complaisance», indique à ce sujet un expert financier sous le sceau de l’anonymat. Le ministre des Finances n’est pas en odeur de sainteté même avec le cabinet du président de la République qui le présente comme le principal obstacle au paiement de dossiers de demande des fonds et le livre parfois au mépris de l’opinion publique comme celui qui torpille les actions du chef de l’Etat. Si d’aucuns cherchent à comprendre les motivations de cette attitude dans un contexte où personne n’ignore l’état lamentable des finances publiques et les engagements pris notamment avec le FMI, José Sele Yalaghuli prend la mesure de ses responsabilités et se dit déterminé à accompagner l’action du chef de l’Etat pour relever les défis qui s’imposent au gouvernement. « Les ressources doivent être bien affectées. Et pour bien les affecter, il n’y a pas de la magie. Il faut financer les investissements. Nous devons développer les externalités positives qui vont amener des investisseurs. Le peu de ressources que nous glanons sont à affecter aux projets de développement de la RDC », a-t-il indiqué. Pour y parvenir, il faudra notamment mobiliser plus de ressources internes, maintenir la discipline budgétaire et mettre fin au cycle des déficits afin de contrôler l’endettement public dont le désordre est le point faible des finances publiques de la RDC. A ce sujet, sa décision prise en novembre dernier exigeant son accord préalable à tout prêt bancaire à accorder aux institutions publiques et les Entités territoriales décentralisées (ETD) a été motivée par le non respect du critère quantitatif relatif au plafond du crédit net au gouvernement exigé par le FMI à fin novembre 2019 et conformément à l’article 15 de la Loi des finances publiques. « La dette publique consiste, notamment dans la consolidation de tous ces crédits contractés en désordre ainsi que dans leurs intérêts par les institutions publiques et les ETD. Il n’y a que le ministre des Finances pour y veiller», a commenté le député Sam Bokolombe. La RDC qui veut entrer en programme avec les institutions de Bretton Woods et qui se trouve en phase probatoire, soutient-il, doit être conséquente et orthodoxe dans la gestion des finances publiques. « Vous pouvez compter sur mon accompagnement, mon engagement et surtout mon exemplarité en tant qu’ancien du BCECO pour que l’institution ne soit pas souillée par mes actions au niveau de l’exécutif national », a promis José Sele à ces anciens collègues du Bureau centrale de coordination.
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