La recrudescence de l’insécurité dans le Haut-Uélé, est telle que les habitants d’Isiro, ceux de la périphérie en particulier, vivent la peur au ventre. En effet, pas plus tard que dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre conducteurs des taxis-motos, des parkings Chamukwale au centre-ville et de l’ANR, au quartier Mambaya II, dans la commune eponyme, ont été tués par balles, à bout portant par des hommes non autrement identifiés. Les premières informations indiquent que le drame est survenu au village Gaô, une localité située à 95 kilomètres d’Isiro, dans la chefferie Azanga, en territoire de Watsa. D’autres sources affirment que les quatre motocyclistes qui ont péri dans cette attaque, se rendaient à la ferme Gaô, pour y déposer un grand éleveur Hema en provenance de Bunia. Les victimes seraient tombées dans une embuscade, alors qu’elles s’apprêtaient à regagner Isiro. Des sources font savoir qu’un rescapé de l’attaque serait dans un état de santé pour le moins déplorable. Il aurait été évacué à l’hôpital général de Mungbere, une localité située à près de 138 km d’Isiro, en territoire de Watsa pour des soins appropriés. Pour sa part, Hervé Ndute Tongolo, vice-président de l’assemblée provinciale du Haut-Uélé, condamne ce geste ignoble et macabre qui a coûté la vie à des innocents. Avant de demander au gouvernement provincial de sécuriser la population et ses biens, tout en compatissant avec les familles éprouvées. Informé de cet assassinat, qui a plongé la ville dans la psychose, le gouverneur de province, Christophe Baseane Nangaa, a dépêché de toute urgence, sur les lieux, une équipe mixte composée notamment du ministre provincial de l’intérieur, sécurité et ordre public, Crispin Alibu Uwete, ainsi que des membres du comité provincial de sécurité restreint du Haut-Uélé, afin de rapatrier les corps des victimes à Isiro. Le ministre provincial de la Justice, Jean Ngelia Abusa, se dit consterné par cette nouvelle, alors que les enquêtes sont ouvertes en vue d’établir les responsabilités. Dans le même temps, le gouverneur Christophe Baseane Nangaa s’est réuni en urgence avec tous les présidents et responsables des différentes associations des conducteurs des taxis-motos d’Isiro, pour préparer l’organisation des obsèques des disparus. Les cyclistes du centre-ville et ceux du centre commercial Mendabo ont pour leur part, pris d’assaut, les artères principales de la ville pour manifester leur mécontentement. Ils ont sillonné, avec des fleurs et rameaux en mains toute la ville d’Isiro pour sensibiliser leurs frères à décréter une journée ville morte afin de compatir avec les âmes innocentes disparues. Rappelons que cet incident survient à trois semaines seulement des festivités de Noël et nouvel an 2020.
ALAIN PANGUIMO
Correspondant à Isiro.