Félix Tshisekedi s’est engagé à sortir 20 millions de Congolais de la pauvreté. Le seuil de pauvreté est fixé à 3,20 dollars par jour dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, et à 5,50 dollars par jour dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon la Banque mondiale. Le chef de l’Etat s’est déjà fait une idée sur les défis qui l’attendent. En moyenne nationale, l’incidence de la pauvreté a baissé de 8 points de pourcentage, passant de 71,3 % en 2005 à 63,4 % en 2012. Durant la même période, l’extrême pauvreté ou pauvreté sévère a baissé 2 fois moins vite. Du fait de la mise en œuvre simultanée de nombreux projets de développement à travers le pays, la réduction de la pauvreté en milieu rural a été dix fois supérieure à celle intervenue en milieu urbain. En dépit de la baisse de l’incidence de la pauvreté en moyenne nationale, les inégalités entre provinces sont demeurées criantes. Suivant l’ancien découpage administratif du pays, le Kasaï Oriental, jadis grand grenier agricole du Centre, est aujourd’hui deux fois plus pauvre que Kinshasa. Ceci peut être expliqué par plusieurs facteurs notamment la libéralisation de l’exploitation de diamant artisanal qui a détourné la population de l’agriculture et la jeunesse de l’école. Quatre provinces issues de l’ancien découpage administratif ont vu l’incidence de pauvreté se maintenir au-delà de 70 %. Il s’agit du Kasaï-Oriental (78,6 %), de l’Équateur (77,3 %), du Kasaï-Occidental (74,9 %) et du Bandundu (74,6%). Ces quatre provinces sont celles qui ont enregistré le plus grand recul en matière de lutte contre la pauvreté. Les provinces ayant reçu le plus d’assistance ont été les plus performantes en matière de réduction de la pauvreté. Il s’agit respectivement du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la Province Orientale. Ces trois provinces ont bénéficié d’une attention particulière des bailleurs de fonds du fait des conflits armés qui y ont sévi durant de longues années. Aussi, l’orientation de leur économie à dominance agricole explique-t-elle en partie leurs performances. Les mines n’ont pas été, hélas, un facteur décisif de réduction de la pauvreté. Autre illustration, la baisse de l’incidence de la pauvreté au Katanga, province minière par excellence, a été inférieure à 3 points de pourcentages durant la période, contre une moyenne nationale de 8 points et un record de 24 points au Sud-Kivu. La pauvreté reste donc un phénomène de masse en RDC. En dépit de l’absence d’une mise à jour récente de l’enquête nationale sur la pauvreté, celle-ci est évaluée à 63% en 2017, avec une incidence en milieu rural qui avoisine les 70%. Dans 15 territoires de la RDC, l’incidence de la pauvreté était supérieure à 85%, selon une étude menée en 2017 par la Cellule d’Analyses des Indicateurs de Développement, CAID en sigle. Il s’agit des territoires de Boso-Bolo, Businga, Djolu, Inongo, Kasongo-Lunda, Katako-Kombe, Katanda, Kiri, Kole, Lodja, Lomela, Lusambo, Miabi, Poko, et Songololo. Au-delà des variables prises en compte par le PNUD, il y en a d’autres qui influencent très négativement la qualité de vie de nos concitoyens. En effet, la desserte en eau potable tourne autour de 26% au niveau national, avec une disparité criante entre le milieu urbain, ravitaillé à 38%, et le milieu rural couvert à 14%. Quant à l’électricité, la couverture est inférieure à 10 % au niveau national et de seulement 1% en milieu rural.
PLM