Moins de 40 millions FC ont été alignés dans le budget en cours pour subventionner le Service national de gestion de homes de vieillards. Il n’y a plus que deux homes de vieillards encore viables, apprend-on. Le home Saint Pierre dans la commune de Kinshasa et la vieillesse heureuse que le gouvernement s’est engagé à soutenir avec un peu plus de 35 millions FC au cours de cette année. Une autre structure type ONG, Action communautaire pour le secours aux vieillards, devrait-elle obtenir quasiment le même montant de l’Etat.
Au regard du volume des subventions de l’Etat, l’on serait tenté, d’emblée, de proclamer que les homes de vieillards et les orphelinats sont des services laissés-pour-compte. L’autre réalité est qu’il y pleut des aides extérieures à profusion.
Selon les Affaires sociales, l’on compte plus de fonctionnaires que de pensionnaires dans les homes. Le ratio y serait de 5 agents pour 1 pensionnaire. Le Service national de gestion des homes de vieillards compte à ce jour quelque 474 agents, qui se partagent, à parts inégales, une enveloppe des rémunérations de 600 millions FC pour l’exercice 2019.
Filets sociaux.
En tout état de cause, le système de protection sociale de la RDC pose problème, notamment en matière de financement. Les crédits y alloués ne sont guère à la hauteur des ambitions.
Dans le cadre du Budget à moyen terme 2019-2021, le gouvernement envisage la mise en œuvre de la politique nationale de protection sociale devant conduire à la mise en œuvre des actions suivantes : la prise en charge des personnes vulnérables, le renforcement des infrastructures sociales de prise en charge des personnes vulnérables, l’instauration d’une politique nationale des filets sociaux, la mobilisation des ressources nécessaires au bon fonctionnement des infrastructures sociales de prise en charge, la construction ou acquisition des infrastructures devant abriter les services des actions humanitaires et solidarité nationale, et enfin, l’étude de vulnérabilité et des capacités en RDC (EVC).
Mais après le premier quadrimestre 2019, aucune des actions programmées dans le cadre de la protection sociale n’a connu un début d’exécution. Pour l’exercice 2019, l’Etat n’a prévu qu’un budget de 163.394.882.236 FC soit 93.486.030 USD. Et la grosse part de ce budget est consacrée à la sous-rubrique «Autres affaires concernant la protection sociale » avec 48.454.358.807 FC soit 27.723.060 USD, alors que le chômage, principale préoccupation des 25-55 ans du pays, n’a que 668.727.959 FC soit 382.615 USD.
Pas de budget pluriannuel
De l’avis des experts, le gouvernement navigue à vue dans sa politique de protection sociale. Pourtant, elle aurait dû, cette année, compter parmi les postes de dépenses bénéficiaires d’un budget pluriannuel pour atteindre ses objectifs avec efficience.
Hélas, les 14 institutions (ministères, services publics, provinces et entités territoriales décentralisées) qui ont servi de référence pour la gestion de budgets de résultats n’auront été que des cobayes pour rien. Cinq ans après, en 2019, la RDC n’a pas su migrer du concept d’un budget des moyens vers celui d’un budget-programme.
Bien que reprise dans les annexes de la Loi de Finances publiques, comme grande fonction de l’Etat, la protection sociale a un budget écartelé entre différentes institutions dont des ministères. Elle aurait pu être d’un impact social visible si l’Etat disposait d’un budget-programme, selon les experts. Pour rappel, un budget-programme désigne un mode de présentation des crédits budgétaires consistant à regrouper les actions d’un même ministère, d’un même titre ou fonction par programme en rapprochant pour chacun d’eux les crédits de toutes natures et les résultats physiques ou financiers attendus, le tout étant complété par une projection indicative portant sur plusieurs années, à l’image de la protection sociale.
Il a été établi qu’après l’administration centrale, un mécanisme d’accompagnement et d’assistance technique aux Provinces et Entités territoriales décentralisées (ETD) sera actionné pour les appuyer dans la mise en place des outils de budgétisation par programme à chaque niveau de pouvoir.
POLD LEVI