Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan national d’implantation des usines de fabrication du sucre, le gouvernement avait exhumé, en 2014, le projet sucrier de Mushie Pentane, au Maï-Ndombe. Quid 5 ans après ?
Le projet de la sucrière de Mushie remonte à 1984. Des champs de cannes à sucre à perte de vue qui couvrent un pan de cette région, plus de 20 hectares selon des estimations, rappellent les prémisses de l’implantation d’une usine qui en fait aurait dû rivaliser avec la Sucrière de Kwilu-Ngongo dans l’actuel Kongo central. L’opinion se souviendra de la décision de l’Etat de ramener à Kinshasa les matériaux rassemblés sur les lieux pour la construction du camp des travailleurs et de l’usine. Le projet s’arrêta net.
Plusieurs années après, l’alors ministre délégué près le Premier ministre en charge des Finances, Patrice Kitebi, annonce au sortir d’une des fameuses réunions hebdomadaires dites de la Troïka stratégique que «le site de Mushie Pentane a été également sélectionné à la suite de l’intérêt manifesté par les partenaires sud-africains, pour l’implantation d’une sucrerie ainsi que la transformation d’autres produits». Pour le ministre, «les bénéfices attendus de ce projet sont quadruples. Il s’agit de permettre à la RDC de satisfaire ses besoins en produits alimentaires, d’offrir des services sociaux et des opportunités économiques le long de la chaîne de valeurs agricole aux populations rurales, de créer une classe moyenne des entrepreneurs locaux et d’offrir des opportunités illimitées pour des partenaires publics-privés autour des chaînes de valeurs ». Ainsi, les études de faisabilité étant déjà faites, l’on attend plus que la mise en œuvre des partenariats pour réactiver ces immenses champs de canne à sucre qui s’étendent sur la route Bandundu ville –Kikwit, en passant par le territoire de Bagata.
Près de 5 ans après, rien n’est venu. Le projet n’a plus jamais figuré dans le budget de l’Etat.
POLD LEVI MAWEJA