Contrairement aux précédents exercices, la RDC a prévu des moyens financiers considérables pour l’achat des médicaments en faveur des hôpitaux et centres de santé en 2019, soit 24.979.211.702 FC, environ 14,3 millions USD contre moins de 2.5 millions des dépenses prévues à fin 2018.
Mais le gouvernement est resté muet sur la question de préférence aux pharmacies locales. L’arrestation d’un haut cadre de Zenufa suite à l’affaire de vraies fausses quinines de Pharmakina a jeté du discrédit sur la production locale des médicaments. Pourtant, la dépendance des partenaires extérieurs à plus de 67% du budget 2018 de la santé publique a vivement été critiquée dans les milieux médicaux. A fin juin 2018, quelque 33.963.528.494 FC, soit près de 21 millions USD ont été versés par différents partenaires extérieurs en faveur de la lutte contre le paludisme et différents programmes de santé et de l’environnement. Pour l’exercice 2019, l’apport attendu des partenaires extérieurs sera davantage important : 366.099.315.193 FC, soit environ 210 USD.
Médicaments génériques
Toutefois, l’Etat rd congolais compte financer seul la réhabilitation et l’équipement des infrastructures sanitaires dont l’hôpital militaire central du Camp Kokolo, le forage des puits d’eau avec pompe électrique dans des hôpitaux généraux de référence et des centres de santé, la construction des incinérateurs pour 52 hôpitaux généraux de référence, la promotion et l’approvisionnement en MEG, médicaments essentiels génériques, pour les zones de santé, ou encore la construction de 103 centres de santé. Budget retenu : 62.731.484.936 FC, soit 35.891.683,8 USD.
Les allocations du budget de la Santé prévues dans le projet de finances publiques 2019 frôlent les 11%. Mais de l’avis des experts, ce budget ne permettra pas de relever les défis majeurs du secteur, à savoir, l’accès aux soins pour tous (équité) surtout en milieu rural, la qualité de soins qui fait que la population n’en plus confiance aux institutions hospitalières traditionnelles. Ce qui explique que les plus riches vont à l’étranger pour se faire soigner et la population pauvre est livrée à tous les risques de défaut de qualité, la protection financière dans les soins de santé : la population s’appauvrit davantage en allant se faire soigner. Les femmes et les enfants et d’autres biens matériels en hypothèques sont retenus dans les structures sanitaires parce que les ménages sont incapables de payer les factures des soins reçus. Et enfin, le renforcement de la surveillance, les investigations et la riposte aux épidémies pour éviter la propagation des épidémies (nouveaux cas) et l’augmentation du nombre de décès comme c’est le cas actuellement dans l’Est de la RDC. Pour autant, la RDC envisage d’accroître progressivement le budget de la Santé : 11% en 2019, 14% en 2020, 15% en 2021, par rapport au budget global du pouvoir central.
POLD LEVI Maweja