Dans les territoires sous occupation des RDF rwandais et de leurs supplétifs congolais de l’AFC/M23, la vie est loin d’être paradisiaque pour les populations congolaises. Outre l’insécurité ambiante dans les villes de Goma et Bukavu, dans l’arrière-pays, sévit une terreur qui ne dit pas son nom. Les forces d’occupation multiplient exécutions sommaires et massacres dans la plus grande impunité, rapportent des sources.
La situation préoccupante dans laquelle végètent les populations congolaises ne relève même plus du secret. Ni de l’extraordinaire: l’horreur y est quotidienne. A l’instar de cette scène digne d’un film hollywoodien, filmé par un habitant de Bukavu, qui a fait le tour des réseaux sociaux. Deux individus vêtus de tenues civiles et un autre en treillis, une kalashnikov à la main, s’acharnent sur un jeune homme. Ils appartiennent aux forces d’occupation AFC/M23, et le somment de désigner ou d’indiquer ses amis ou complices. Ce à quoi il réplique, en pleurs, en niant de toutes ses forces les accusations portées à son encontre. Soudain, retentit un coup de feu tiré à bout portant sur le jeune homme. Il s’écroule, pleurant de plus belle et poussant des cris de douleur. Insupportable.
Sur les réseaux sociaux, le supplice infligé à ce jeune homme de Bukavu, sans armes et ne présentant aucune menace pour ses assaillants, suscite révolte. A l’évidence, cette illustration inédite du «type de libération» dont se targuent les phalanges congolaises de l’armée rwandaise scandalise.
Une rafale dans les jambes pour faire cracher le morceau.
Des sources proches des agresseurs se dépêchent de justifier l’agression arme à la main d’un civil qui ne présentait aucune menace pour quiconque. Il s’agirait, selon elle, d’un fuyard faisant partie d’un groupe qui avait largué une grenade au cours d’un meeting politique des autorités rebelles à Bukavu. La rafale sur ses membres inférieurs, c’était pour lui faire cracher le morceau. «L’homme n’est pas mort, il a été blessé à la jambe et est actuellement soigné. Cet incident fait suite à des représailles après qu’une grenade a été jetée sur le bourgmestre M23 pendant un meeting», explique notre confrère Stanis Bujakera Tshiamala sur son compte X, suivi par beaucoup d’autres, connus pour leurs sympathies rebelles.
Mais, à l’Est de la RDC, tout le monde n’a pas la chance d’être défendu avec la même diligence. A Kojo Rusave, Kanyatsi, Mashango, Makomalehe, Lubwe Sud, Kibwe, Nyenyeri, Munema, Bundase, Quatre-vingt Butare, Marangara Buhambi, Mugogo, Bitsi, Bipfura, Kasali, Kanyangiri, Runzenze, Hohe, Mubugu, Marangara, Butare, Renzenze, Kanyangiri, Kasali, des villages de la région, ont été incendiés – au moins 600 maisons parties en fumée – durant des incidents survenus du 21 au 31 mai 2025, rapportent des sources. Dans la foulée de ces nouveaux crimes commis par les forces d’occupation RDF et leurs supplétifs congolais de l’AFC/M23, 72 personnes ont été purement et simplement massacrées, et 42 autres blessées. Il est également déploré la perte de nombreux biens mobiliers appartenant aux populations civiles : vaches, chèvres et moutons, notamment.
Ce qui ressemble bien à un nouveau massacre en territoire de Rutshuru (chefferie de Bwito, entre autres), a été documenté par des activistes locaux des droits de l’homme. Une liste de victimes a été établie, qui circule sur les réseaux sociaux.
J.N. AVEC LE MAXIMUM