Plus que de simples éléments de terres rares, les minéraux critiques englobent plusieurs nouvelles technologies critiques de minéraux et de métaux, notamment le cobalt, le cuivre, les métaux précieux, le nickel, l’uranium, le lithium, le magnésium et bien d’autres.
Vis-à-vis de la Chine, la dépendance de l’Union européenne sur les minéraux critiques est quasiment totale dans certains cas. Bruxelles veut en finir avec ce risque stratégique en diversifiant son sourcing. L’Europe veut multiplier des partenariats avec les pays africains qui abritent 30 % des réserves mondiales de minéraux critiques, cruciaux dans la transition énergétique et la course aux véhicules électriques.
Entreprises chinoises, japonaises, sud-coréennes et américaines se bousculent pour sécuriser l’accès aux minéraux africains essentiels à la transition énergétique. Selon un rapport que vient de publier l’European Council, les entreprises européennes brillent par leur faible présence dans cette course entre grandes puissances, malgré les besoins croissants du vieux continent.
L’Europe cherche à réduire sa dépendance de la Chine
L’Union européenne dépend de quelques pays pour son approvisionnement en minéraux critiques, dont à 100 % par exemple de la Chine pour les terres rares lourdes. Dans la directive sur les matières premières critiques adoptée en 2024, Bruxelles veut ramener à 65 % au plus la dépendance de l’Union envers un seul pays pour ces matières premières critiques. Atteindre cet objectif suppose de nouer des accords d’approvisionnement avec des pays riches en minéraux et qui ne fournissent pas ou peu l’Europe actuellement.
L’Afrique abrite 30 % des réserves mondiales de minéraux stratégiques et l’Union européenne ne s’est pas trompé en lançant une offensive de charme envers deux gros producteurs pays du continent, la RDC et la Namibie, pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine.
Aux côtés des Etats-Unis, l’UE s’est aussi engagée à investir dans des initiatives clés comme le Corridor de Lobito en Angola. Ces efforts entrepris par Bruxelles peinent cependant à porter leurs fruits, car le secteur des minéraux critiques africains reste encore largement dominé par la Chine, mais avec une entrée de nouveaux acteurs dans la compétition, notamment la Corée du Sud, le Japon, les Emirats arabes unis ou encore l’Arabie saoudite.
Coûts des normes sociales et environnementales
Le rapport de l’European Council identifie plusieurs raisons pour lesquelles les entreprises européennes peinent à s’imposer en Afrique. Le respect des normes sociales et environnementales (ESG) leur impose par exemple des coûts supplémentaires qui rendent ces entreprises moins compétitives face à des concurrents internationaux. Il relève aussi que l’Union européenne n’a pas réussi à fournir un soutien structurel suffisant pour encourager son secteur privé à investir en Afrique. Le manque d’incitations financières et de garanties pour les entreprises européennes limite leur capacité à accéder aux financements nécessaires pour sécuriser l’accès aux minéraux critiques.
Les efforts européens destinés à améliorer l’environnement des affaires en Afrique, notamment à travers des projets de renforcement de capacités locales et des infrastructures, comme Lobito, peuvent même bénéficier davantage à des entreprises non européennes. Cette situation se manifeste notamment en Namibie, où le partenariat avec l’UE n’a pas attiré d’investissements européens significatifs, malgré des opportunités locales pour le traitement et la transformation des minéraux.
LE MAXIMUM AVEC AJ.S