Au terme de leur mission de contrôle à l’Université pédagogique nationale (UPN) et à la Haute école de commerce (ex-ISC), les inspecteurs des finances avaient décelé des graves irrégularités dans la gestion des finances de ces deux établissements d’enseignement supérieur par leurs dirigeants.
A l’UPN entre autres, les fins limiers de l’IGF avaient déclaré dans leur rapport avoir découvert qu’un grand nombre d’étudiants, bien qu’en règle de paiement de leurs frais académiques, n’étaient pas repris sur la liste comptable, plutôt sur une liste parallèle.
Ces frais, affirment les inspecteurs des finances, tombaient dans une caisse noire connue par le DG et ses proches.
A ce jour, l’UPN est le seul établissement où les inscriptions sont déjà ouvertes alors que l’année académique 2023-2024 n’a pas encore commencé.
A la Haute école de commerce, censée être le modèle de gestion financière, les inspecteurs n’ont pas eu accès aux livres de comptes. La gestion dans cette institution a été pour le moins chaotique. Le ministère de tutelle qui aurait dû se saisir de ce rapport qui lui était pourtant destiné afin qu’il en applique les recommandations de l’IGF est resté sans réaction depuis six mois. En somme, les finances publiques dans ces deux établissements de l’enseignemet supérieur sont gérées comme des entreprises familiales.
Suspicion de surfacturation à l’ONIP
Près de 10 mois après l’obtention par le président de la République du premier modèle de la nouvelle carte d’identité nationale délivrée par l’Office national pour l’identification de la population (ONIP), d’autres Congolais n’ont toujours pas reçu ce document en dépit des promesses du directeur général a.i. de ce service Stanislas Kenza Lukengu, faites lors d’un briefing de presse co-animé avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Pour y voir plus clair, l’Inspection générale des finances a dépêché depuis lundi 4 mars, à l’ONIP, une mission d’encadrement des opérations financières relatives au fonds payé par le trésor public dans les deux comptes de l’ONIP logés à la Sofibanque. L’ordre de mission des fins limiers des finances publiques signé par Victor Batubenga, inspecteur général des Finances, chef de service adjoint au nom de Jules Alingete Key, indique qu’il s’agit des comptes n° 3205330 225292020035 USD et 0002320533 0225292010044 CDF ouverts auprès de la Sofibanque au nom de l’entreprise AFRITEC dans le cadre du contrat de production des cartes d’identité et du fichier de la population.
Cette mission, d’après les sources proches du dossier, fait suite aux bruits faisant état des mauvaises pratiques au sein de cet établissement public. La mission de l’IGF conduite par l’inspecteur des finances Nlungu Kweta est diligentée pour voir clair dans la signature et la gestion du contrat entre l’ONIP et Afritec/IDEMIA pour la production et la délivrance de la carte d’identité nationale. L’ONIP avait signé avec IDEMIA un contrat le liant à la RDC pendant 20 ans et estimé à plus d’un milliard USD alors qu’à l’époque de l’ancien DG, les experts de l’ONIP avaient estimé à moins du tiers les opérations d’identification de la population et déjà défini avant le plan opérationnel qui doit conduire le processus d’identification et d’octroi de la carte d’identité. Personne ne peut dire à ce jour ni le nombre de machines nécessaires, ni leurs coûts. Par ailleurs, le contrat donne à IDEMIA pendant 20 ans le tiers de toutes les recettes qui seront générées par le fichier général de la population. On reproche également à Stanislas Kenza la prise unilatérale des décisions sans convoquer une seule réunion du comité de gestion.
Dans une correspondance interne au DG, Colette Gobo Kpademogo, DGA de l’entreprise a dénoncé la gestion qualifiée de «calamiteuse de Kenza Lukengu». Elle parle notamment d’une «régression dangereuse caractérisée par une opacité criante dans le mode de fonctionnement», de la «mise à l’écart de l’ensemble du personnel, du blocage des rémunérations de certains agents sans aucune concertation, de l’octroi des missions de service permanentes».
La DGA déplore en outre dans sa correspondance, le fait que Kenza n’implique pas toutes les ressources humaines et l’expertise dans le travail en cours au sein de l’entreprise.
Le Maximum