La RDC et la Zambie sont les deux principaux producteurs africains de cuivre. Avec la hausse de la demande mondiale pour le métal rouge, les deux pays multiplient les projets routiers et ferroviaires visant à accélérer leurs exportations à travers les pays voisins.
Le président zambien Hakainde Hichilema et son homologue congolais Félix Tshisekedi ont posé lundi 2 octobre la première pierre d’un pont enjambant la rivière Luapula. Il s’agit d’une étape majeure dans la construction d’une route qui reliera la RDC à la Tanzanie, en passant sur le territoire zambien, et permettra de réduire le temps de trajet pour les exportations congolaises et zambiennes de cuivre et de cobalt, deux métaux essentiels à la transition énergétique.
Selon GED Africa, la compagnie qui pilote le projet, les différentes infrastructures entraîneront en effet une réduction de plus de 240 km de la distance par rapport au trajet actuel. Dans des propos relayés par Bloomberg, la société basée à Maurice affirme qu’il faudra investir 850 millions USD pour des travaux qui dureront trois ans.
GED Africa compte apporter 30 % de fonds propres et mobiliser le reste sous forme de prêts obtenus auprès de Trade and Development Bank (TDB), importante banque de développement active en Afrique de l’Est et du Sud, et de l’African Finance Corporation.
Depuis plusieurs mois, les projets destinés à fluidifier les exportations de métaux en provenance de la RDC et de la Zambie se multiplient. En mai dernier, un protocole d’accord a ainsi été signé en RDC pour une autoroute moderne reliant Lubumbashi à Kasumbalesa, ville abritant le poste-frontière avec la Zambie.
Depuis quelques années, les délais de passage des camions transportant le cuivre et le cobalt ont en effet été considérablement allongés sur l’actuelle route. On peut également mentionner le corridor de Lobito, un chemin de fer reliant la Zambie et la RDC aux marchés internationaux en passant par le port de Lobito en Angola.
Outre la réduction du temps de trajet actuellement effectué par les camions, il s’agit aussi pour ces deux pays de disposer des infrastructures adéquates pour répondre à la hausse de leur production au cours des années à venir. La RDC est par exemple devenue le troisième producteur mondial de cuivre l’année dernière, avec 2,3 millions de tonnes contre 1,8 million en 2021. Quant à la Zambie, elle veut atteindre 3 millions de tonnes de cuivre produites par an au cours de la prochaine décennie, contre moins d’un million de tonnes ces dernières années.
AVEC ECOFIN