Le sommet Mining On Top Africa s’est clos en fin de semaine dernière sur le constat de l’importance de structurer le secteur minier africain autour des enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG), notamment pour accéder aux financements et au marché européens ; cela au moment où certains acteurs africains sont challengés sur les conditions d’extraction du cobalt et où, en même temps, les constructeurs automobiles allemands font l’objet d’une plainte pour travail forcé en Chine au titre du devoir de vigilance par l’ONG ECCHR.
C’est toute la complexité de la transition écologique et sociale qui a pu être ainsi débattue pendant ces deux journées de haut-niveau à Paris, ces 12 et 13 juillet qui ont réuni parmi les meilleurs experts, décideurs publics et acteurs économiques du secteur.
De belles avancées normatives ont pu être abordées et présentées comme la mise en place du code minier commun sur l’UEMOA et la Cedeao, en cours de déploiement ou encore les avancées de l’initiative IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) qui attire de plus en plus les compagnies minières les plus responsables et les plus exigeantes.
Sur les questions de transition énergétique, l’engagement des acteurs miniers notamment occidentaux à basculer des hydrocarbures aux énergies renouvelables, jusque dans les flottes de véhicules hybrides, a largement été évoqué et constaté. De nombreuses innovations réduisant l’impact environnemental des activités extractives ont par ailleurs pu être partagées lors des séances dédiées.
Un large consensus s’est établi au fil des différents panels thématiques autour de la nécessaire vigilance sur les enjeux ESG, au-delà de la Compliance, considérant qu’il s’agissait d’un réel prerequisit avant d’envisager le développement d’une stratégie d’impacts positifs structurée, évitant ainsi une dispersion des actions philanthropiques et de mécénat dont l’impact n’est que rarement mesuré.
Trois (3) enjeux ont spécifiquement été mis en lumière lors de ces deux jours d’échanges et de débats, au-delà du local content traditionnel qui doit encore être appliqué de manière effective :
* l’urgence à développer l’innovation sociétale au niveau des territoires pour créer des dynamiques et des schémas territoriaux à impacts, coordonnés entre les différents acteurs, notamment miniers, communautés locales et autorités publiques ;
* la nécessité de créer de la valeur ajoutée locale, et notamment de l’emploi, en accélérant la transformation sur place des matières premières, avec l’appui du développement des énergies renouvelables et des financements internationaux ;
* l’opportunité de capitaliser sur la fin de l’activité d’extraction pour contribuer à la régénération des territoires et développer des chaines de valeurs agricoles ainsi que les Agro-industries qui peuvent être liées.
Rendez-vous a été donné en 2024 pour aborder une nouvelle fois ces enjeux et les avancées en la matière.
AVEC P.S. GUEDJ