C’est, finalement, effectivement parti. Les travaux du programme de développement local des 145 territoires de la RDC (PDL-145T) cher au président Félix Tshisekedi sont lancés. L’annonce en a été faite par Crispin Mbadu, ministre d’Etat a.i. au Plan, mardi 15 mars au cours d’un briefind co-animé avec son collègue de la communication. «Le démarrage des travaux du projet est effectif sur l’ensemble du territoire congolais. Le PNUD, son taux de démarrage est à 45 %, le BCECO est à 100 % et enfin la CFEF aussi est à 100 %. Ce qui nous donne une moyenne de 81 % de taux de démarrage», a expliqué le ministre d’Etat qu’assistaient les responsables d’organismes chargés de l’exécution.
Sur les 1.665.000.000 USD représentant le coût estimatif du programme, le gouvernement assure avoir mis à disposition 762.000.000 USD, dont 511.000.000 en faveur des agences d’exécution pour la construction, dans sa première phase, de 1.200 écoles, 788 centres de santé et 145 bâtiments.
S’agissant de la répartition des travaux sur les 26 provinces du pays, le directeur général du BCECO, Jean Mabi Mulumba a indiqué qu’il exécute ce programme dans 9 provinces dont 48 territoires, Alain Lungungu, coordonnateur de la CFEF a 7 provinces dont 43 territoires, et Elhadji Diallo pour le PNUD a 9 provinces dont 54 territoires sous sa responsabilité. Le représentant-pays du PNUD en RDC s’est par ailleurs déclaré séduit par la qualité et l’ampleur de ce programme. C’est la première fois depuis l’indépendance du pays que le gouvernement investit autant dans les milieux ruraux.
Au terme d’une réunion entre le 1er ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, les membres du gouvernement et les agences et experts concernés par la mise en œuvre du PDL-145 T, samedi 11 mars 2023 à l’immeuble du gouvernement, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a annoncé que les premiers ouvrages pourront être livrés dès avril 2023. Ces premiers ouvrages comprendront notamment les écoles, les centres de santé, et les bâtiments administratifs. «On a beaucoup discuté sur les routes de desserte agricole. Il y a 38.000 Km qui doivent être faits dans le cadre de ce projet. Là aussi, il y a de premiers acomptes qui ont été versés par le gouvernement. On a discuté de l’Inter connectivité de ces routes avec les routes d’intérêt provincial et même d’intérêt national. C’est dire que tout le pays est en chantier. Et dès la semaine prochaine, on pourrait avoir tous les détails sur les images du travail qui est fait à la fois par le BCeCo, la CFEF, et le PNUD», a-t-il expliqué.
Adossé au PNSD
Le Programme de développement local dédié aux 145 territoires (PDL-145T) résulte de la volonté politique du président de la République et de sa majorité parlementaire de vaincre la pauvreté et les inégalités, sous toutes leurs formes, selon le narratif publié à cet effet en décembre 2021. Il est adossé au pilier 5 du Plan national stratégique de développement (PNSD) 2019-2023 dans son volet relatif au développement équilibré des provinces.
Le PDL-145T vise principalement à réduire les inégalités spatiales, redynamiser les économies locales, et transformer les conditions et le cadre de vie des populations congolaises vivant dans les zones jusque-là mal desservies par les infrastructures et services sociaux de base.
Il complète ainsi le dispositif de planification et de programmation déjà en place et s’inscrit dans les efforts en cours de lutte contre les inégalités territoriales, la précarité et la pauvreté multidimensionnelle auxquelles les populations rurales sont confrontées.
Les activités opérationnelles du PDL-145T seront mises en œuvre sous quatre composantes: (i) développement des infrastructures socioéconomiques de base ; (ii) redynamisation des économies locales et rurales ; (iii) renforcement de la gouvernance locale ; et (iv) développement d’un système d’information géo référencé pour le suivi du PDL-145T et des autres programmes du pays.
4 composantes
En dépit de la maîtrise du cadre macroéconomique et de la croissance enregistrés au cours de la décennie passée et de la stabilité politique retrouvée, la pauvreté est restée élevée (64.5%) en RDC. Aussi, la répartition spatiale des fruits de cette croissance économique durant ces dix dernières années a été inéquitable entre les villes et les territoires, autant qu’entre territoires. De plus, près de 20 provinces, principalement rurales sur les 26 que compte le pays affichent des niveaux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale (voir RNDH, 2017, PNUD). C’est pour corriger ces inégalités et rompre le cycle intergénérationnel de la pauvreté que le président de la République a décidé de mettre en œuvre, sous financements publics, et avec l’appui des partenaires techniques et financiers, le Programme de développement local des 145 territoires PDL-145T.
Adossé au Plan national stratégique de développement (PNSD) 2019-2023, au Programme d’actions du gouvernement (PAG) 2021-2023 et au Programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités (PPALCPI), le PDL-145T, est organisé autour de quatre (4) composantes, à savoir :
Composante 1 : Améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socioéconomiques de base. Cette composante vise à mettre en place des infrastructures socioéconomiques de base (routes de desserte agricole, microcentrales photovoltaïques, lampadaires solaires, forages et mini réseaux, écoles, centres de santé, marchés, bâtiments administratifs des secteurs et des territoires et logements du staff dirigeant du territoire.) dans le but de désenclaver les territoires et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et d’éducation des populations ;
Composante 2 : Promouvoir le développement des économies rurales et des chaines de valeur locales. Cette composante se focalisera davantage sur l’appui au développement des activités de production et de services dans les territoires en vue de mettre en place les conditions nécessaires pour relancer les économies rurales et locales afin de les revivifier et de les redynamiser pour les inscrire sur la trajectoire de l’émergence. L’objectif final étant d’améliorer la productivité, d’augmenter le revenu des ménages ruraux et d’assurer la sécurité alimentaire ;
Composante 3 : Renforcer les capacités de gestion du développement local, dans le but de développer les capacités techniques, organisationnelles, institutionnelles et communautaires pour une bonne gestion du développement local. A terme, cette composante vise une autonomisation des communautés locales pour produire les services de qualité en milieu rural en se basant sur l’approche de décentralisation.
Composante 4 : Développer un système d’information géo référencé de suivi à même de renseigner sur les progrès du programme. Cette composante vise principalement à mettre en place un dispositif efficace de suivi et d’évaluation des progrès du programme. A terme, ce système servira d’instrument de suivi de la mise en œuvre des politiques et programmes publics pour d’une part évaluer l’impact des résultats du développement à tous les niveaux dans la matérialisation de la vision globale du développement et d’autre part, pour être utilisé comme un outil d’aide à la prise de décisions pour l’ajustement des politiques publiques.
Il y a lieu de noter qu’une dimension transversale sera intégrée dans la mise en œuvre de toutes les activités du Programme pour prendre en compte les dimensions genre et, environnementale mais aussi les principes d’équité sociale (jeunes, personnes vivant avec handicap) et des droits humains fondamentaux.
Effets attendus
Les effets attendus dans la mise en œuvre de ce Programme sont les suivants : (i) l’accès des populations des 145 territoires aux infrastructures et services socioéconomiques de base est significativement amélioré, leurs activités économiques et leur bien-être sont accrus ; (ii) les économies des territoires sont revivifiées et dynamisées ; (iii) les capacités de gestion du développement local des acteurs étatiques territoriaux et communautaires sont renforcées ;
A l’horizon 2023, ces effets seront perceptibles grâce à la mise en œuvre des interventions retenues dans toutes les composantes dont les résultats attendus sont les suivant :
– Réhabilitation des routes de desserte agricole 8.844 Km
– Entretien de routes de desserte agricole 30.091,5 Km
– Construction des ouvrages d’art (Ponts, Bacs et Dalots) 444 Nombre
– Construction des mini centrales solaire 418 Microcentrale
– Éclairage public avec système solaire des lampadaires (1 à 3 Km) 471 Km
– Construction des forages de plus ou moins 150 m avec pompe intégrée 3.071 Forage
– Aménagement des sources d’eau 447 Nombre
– Construction des marchés modernes avec espace à vivre 238 Marchés
– Construction d’un bâtiment administratif dans chaque chef-lieu des territoires 145 Bâtiments
– Construction d’un bâtiment administratif dans chaque Chef-lieu des secteurs 636 Bâtiments
– Construction des logements pour le staff dirigeant du territoire 1.450 Logement
– Construction, réhabilitation et équipement des centres de santé 788 Centre de santé
– Construction, réhabilitation et équipement des écoles 1210 Écoles
– Structuration et professionnalisation des producteurs locaux par filières agricoles porteuses 500.000 Ménages
– Superficie aménagée et équipée par territoire et pour 4 filières (75 Ha x 4 filières x 145 territoires) 43.500 Ha
– Approvisionnement des producteurs locaux en intrants et semences 500.000 Tonne
– Acquisition des équipements de production, de traitement et de transformation 4.340 Équipement.
Le coût estimatif global du PDL-145T est de 1 660 101 312 US (Dollars américains, un milliard six cent soixante millions cent et un mille trois cent douze).
Le Maximum