Tant de choses ont été dites sur Martin Fayulu Madidi, candidat malheureux à l’élection présidentielle de décembre 2018 en RDC, président du parti politique, « Engagement pour la citoyenneté et le développement », et député national démissionnaire. Manifestement inconsolable d’être passé si près du très envié ‘’top job’’ que sa proximité avec les milieux conservateurs et néo-libéraux européens lui avait fait miroiter, il s’est jeté à corps perdu dans l’opposition pour l’opposition sans élaborer le moindre début de commencement d’une offre politique soutenable aux yeux des Congolais. Il se distingue depuis sa retentissante infortune de décembre 2018 par une rare virtuosité à manipuler les événements et à intoxiquer l’opinion publique en faisant et en disant n’importe quoi sur tout et sur rien. Passé maître dans la hâblerie et la rodomontade, ce sexagénaire qui a fait ses classes à l’European university of America et à l’École de commerce de Paris Ouest brille par une irrépressible propension à l’exceptionnalisme. « Je suis le président de la République élu ! », vocifère-t-il sur tous les tons en brandissant des résultats forgés de toutes pièces par certains occidentaux bienpensants qui n’ont pas leur pareil pour s’égosiller en meute et faire monter la mayonnaise de la manipulation comme on l’a vu lors de la dernière visite en RDC et au Rwanda du secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Nouvelle mascotte
Pinces sans rire, Martin Fayulu s’est trouvé une nouvelle mascotte consistant à prêcher une prétendue tricherie électorale à travers la collaboration annoncée entre la commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’Office national d’identification de la population (ONIP). « CENI-ONIP, une alliance destinée à intensifier la planification de la tricherie. L’article 211 de la Constitution est clair : C’est la CENI qui organise les opérations d’enrôlement en toute indépendance. Pas donc de mutualisation possible avec l’ONIP. Votre plan ne passera pas », a-t-il bûcheronné mercredi dernier après une séance de travail entre ces deux institutions étatiques. Pourtant, Richard Ilunga, le patron de l’ONIP, avait indiqué qu’il s’agissait d’un échange sur la collaboration permettant à son service d’utiliser, après l’identification par la CENI des adultes devant participer aux scrutins de 2023, les fichiers de la centrale électorale pour effectuer au moindre coût l’identification de l’ensemble de la population congolaise (électeurs et non électeurs). « Nous devons travailler main dans la main et nos deux structures qui sont complémentaires, doivent se parler en permanence », a-t-il précisé.
L’échappatoire de la triche
Manifestement en quête de prétextes pour galvauder ou boycotter les élections de 2023, Martin Fayulu qui accusait jusque-là le président Félix-Antoine Tshisekedi de ne pas vouloir organiser les élections dans les délais constitutionnels s’abrite désormais derrière l’échappatoire selon lequel même si elles avaient lieu à date, les élections de 2023 seront entachées de tricherie du simple fait de cette collaboration technique entre la CENI et l’ONIP. Il est clair que la « souris naine », selon le mot de Lambert Mende, qui n’a jamais fait le deuil de sa défaite de 2018, ne rate aucune occasion de grignoter Tshisekedi qu’il accuse de lui avoir « volé » la victoire. Ses fatwas aussi enflammées que contradictoires ont fini par réduire au degré zéro l’opposition politique rd congolaise. En s’opposant sans raison valable à la mutualisation des efforts entre la CENI et l’ONIP, Fayulu qui n’a pas eu de cesse de réclamer l’identification de la population pour éviter les infiltrations étrangères s’empêtre davantage dans une inénarrable mascarade. Il n’est pas à sa première chicane irrationnelle. En 2018, sa coalition Lamuka avait véhémentement rejeté la machine à voter proposée par la CENI Corneille Naanga avant d’effectuer un revirement à 180° quelques jours avant le scrutin, puis de faire volte-face après le triomphe inattendu de Félix Tshisekedi.
A.M. AVEC LE MAXIMUM