«Tu ne tueras point» (Mt 5,21) ; «Sois le gardien de ton frère» (Gn, 4,9) ; telles sont les exhortations par lesquelles les évêques de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique Centrale (ACEAC) ont clôturé, le 9 juillet 2022, leur 14ème assemblée plénière qui s’est tenue durant 3 jours au Centre d’accueil Caritas de Kinshasa en RDC. «Nous invitons les populations de notre sous-région à se désolidariser de tout mouvement de sédition, souvent inspiré par l’envie et la haine, ainsi que tout geste d’hommage à l’exclusion et à la spirale de la violence», ont notamment recommandé ces calottes sacrées. Ce fut une dose mesurée de la reconnaissance et la dénonciation des massacres perpétrés sur le territoire d’un Etat membre et la crainte de la propagation des sentiments haineux consécutifs à ces souffrances infligées aux populations innocentes. La structure de l’église catholique africaine qui regroupe la RDC, le Rwanda et le Burundi espère ainsi conjurer le sort qui se dessine, en déplorant la situation sécuritaire aux frontières des trois pays et plus particulièrement dans la partie Nord-Est de la RDC.
La déclaration en 10 points des évêques de la région inspirée de l’Encyclique Fratelli Tutti, rendue publique le 9 juillet 2022 regrette que «les sentiments à la même humanité s’affaiblissent et le rêve de construire ensemble la justice ainsi que la paix semble être une utopie d’un autre temps» et fustige l’isolement et le repli sur soi ou sur ses propres intérêts qui ne «sont jamais la voie à suivre pour redonner l’espérance et opérer un renouvellement». Les évêques en appellent plutôt à la fraternité universelle, «à la place de l’ironie perverse de Caïn refusant d’être vigile de son frère» (Gn, 4,9). C’est l’inverse qui est humain, assurent les prélats : «Sois le gardien de ton frère. Les frères ne se tuent pas ; ils grandissent dans le don de soi et de vie, et s’entre-assurent, protection et empathie», écrivent-ils. Avant de dénoncer le sang qui a trop coulé dans la sous-région ces dernières décennies, jusqu’au génocide, et de rappeler : «Tu ne tueras point» (Mt 5,21). Parce que la vie est sacrée et ne peut être sacrifiée aux intérêts égoïstes de quelques individus.
A Kinshasa, la 14ème assemblée plénière des évêques de l’ACEAC s’est engagée à contribuer à la construction de la paix dans leurs pays respectifs et dans la région ; et à conjuguer leurs efforts pour l’engendrement d’une fratrie sous régionale autour de la paix et du développement.
Que Dieu les entende.
J.N.