Jusque mercredi 13 juillet 2022, un calme précaire était observé sur les lignes de front où les FARDC font face aux terroristes du M23 appuyés par l’armée rwandaise, selon des sources dans la région. Calme précaire puisque 48 heures auparavant, le 11 juillet, des affrontements étaient signalés sur les collines de Kaserukwene et Nyakiliba dans la localité de Nkokwe (Kisigari), après un week-end relativement calme. Des témoins ont fait état de détonations d’armes lourdes et légères qui ont fait fuir les populations civiles.
Selon des informations recoupées, le M23 éprouve des difficultés à progresser vers les agglomérations d’importances comme Rumangabo et Rutshuru.
Vendredi 8 juillet, la coalition M23 – Rwanda avait affronté les FARDC à Ruseke non loin de Ntamugenga (Bweza, Rutshuru), sans succès. Même s’il semblait que Kanyabusoro et quelques petits villages riverains demeuraient entre les mains des assaillants.
Jusqu’au début de la semaine donc, les FARDC préservaient leurs positions dans la zone de Jomba, Bweza et Kisigari. Reste à savoir pour combien de temps, puisque manifestement, le M23 et son mentor n’ont pas renoncé à conquérir davantage de terrain.
Un rapport des services
Selon un rapport des services de sécurité ougandais cité par la presse, les assaillants s’emploient à recruter des jeunes sans emplois dans le district de Kisoro en Ouganda où ont récemment afflué de nombreux réfugiés. Le pot aux rose a été dévoilé par Hajji Shafiq Sekandi, district commissioner, qui rapporte que «des rapports de renseignement provenant des communautés d’accueil du conseil municipal de Bunagana, du conseil municipal de Rukondo, des sous-comités de Muramba, Nyarubuye et Busanza, montrent que des inconnus ont commencé à approcher les jeunes de la région, dans l’espoir de les recruter en vue de rejoindre le front». Un rapport du groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC, présenté début juin au Conseil de sécurité, faisait état euphémiquement de recrutements locaux par «les rebelles du M23».
Mardi 12 juillet à Kalengera, la population a entrepris une marche de protestation contre la MONUSCO en raison des menaces que font peser ces soi-disant « rebelles » sur Kisigari, malgré la présence des casques bleus onusiens. Durant quelques heures, les manifestants ont exigé le départ des troupes onusiennes basées notamment à Gitarama qui, aussitôt informées, ont préféré quitter les lieux. Les habitants de Kalengera étaient persuadés que la présence des casques bleus dans leur village faciliterait l’entrée des troupes ennemies.
J.N.