Le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières Gilbert Kankonde a procédé ce lundi 29 mars 2021 à l’hôtel Béatrice, au lancement des travaux du «dialogue intercommunautaire pour la paix et la sécurité dans les hauts et moyens plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga (Itombwe)» dans la province du Sud-Kivu.
Dans son allocution, il a promis aux participants l’accompagnement de son ministère dans le processus de paix et de sécurité au Nord-Kivu.
Optimiste quant à la capacité des délégués des communautés à transcender leurs différends pour l’intérêt commun, Gilbert Kankonde leur a assuré que le président Félix Tshisekedi fait de la cohabitation pacifique son cheval de bataille, ce qui justifie son soutien à cette initiative.
Pendant trois jours, soit du lundi 29 au mercredi 31 mars 2021, les parties prenantes à ce dialogue vont s’employer à «établir un cadre durable sous le leadership du gouvernement congolais pour la résolution d’enjeux autour des questions d’identité, des terres, des territoires ethniques et du pouvoir coutumier, des gestions des entités territoriales, de la transhumance, de la sécurité, de la gouvernance inclusive, et du développement socio-économique», a-t-il souhaité.
Au total, ce sont 150 personnes qui prennent part à ce dialogue dont des membres du gouvernement provincial du Sud-Kivu, des représentants des principales communautés en conflits, de quelques groupes armés, des responsables d’organisations internationales, nationales et des missions diplomatiques.
Les organisateurs attendent de ces assises le couronnement d’«une série de discussions entamées avec les communautés Babembe, Babuyu, Bafuliiru, Banyamulenge, Banyindu, Barundi et Bavira. Interpeace et ses partenaires ont travaillé avec les autres acteurs de paix entre février et décembre 2020» pour arriver à ce résultat.
L’ambassadrice de Grande-Bretagne en RDC a indiqué pour sa part que «cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de la feuille de route pour la paix dans les hauts et moyens plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga (Itombwe) qui a débuté au mois de janvier de l’année dernière et prendra fin en mars 2021.
Elle a également annoncé le financement du bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement (FCDO) du Royaume-Uni pour la matérialisation de ce projet, une preuve éloquente de l’engagement de son pays dans les efforts menés par les autorités congolaises en faveur d’une paix durable.
Au nom de son pays, elle a exprimé le vœu de voir ce dialogue se solder par un grand succès dans le processus de paix. «Soutenir le processus de paix durable est une priorité pour la Grande-Bretagne », a souligné la diplomate.
Placé sous le patronage du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, le dialogue est piloté par le gouvernement congolais. «Le pilotage de ce processus a été assuré par le gouvernement en collaboration avec Interpeace et ses partenaires Action pour le développement et la paix endogènes (ADEPAE), Solidarité des volontaires pour l’Humanité (SVH), Réseau d’innovation organisationnelle (RIO) et Radio La Benevolencija (RLB) qui lui ont apporté leur soutien technique. Le dialogue intercommunautaire constitue une étape importante dans le cadre d’un processus continu et progressif de transformation des conflits en vue de parvenir à des armistices sociaux entre les communautés de la région. Dans le cadre de la durabilité, il reviendra aux autorités, appuyées par leurs partenaires internationaux et de la société civile, de prendre le relai dans la continuité des efforts pour la prévention des conflits et de consolidation de la paix dans la région».
Interpeace en RDC
Interpeace traîne derrière elle une riche expérience de 25 ans en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Europe et en Amérique latine. C’est une organisation internationale de lutte contre la violence. Elle participe à la construction d’une paix durable. Le parcours d’Interpeace en RDC a été progressif depuis 2013. L’organisation a alors lancé un programme de dialogue transfrontalier pour aider à rétablir la confiance et à déconstruire les stéréotypes fondés sur l’identité parmi les communautés frontalières de l’est de la RDC, du Rwanda et du Burundi.
CM