La dépouille du général-major Delphin Kahimbi Kaasagwe est arrivée au Sud-Kivu via Goma samedi.
Le corps de cet officier général en charge du département de renseignements militaires a transité pour une nuit à la morgue de l’hôpital militaire de Goma, avant d’être acheminé vers Kinyezire en territoire de Kalehe (Sud-Kivu) où il a été inhumé dimanche 06 décembre 2020.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, accompagné du président de l’Assemblée provinciale Robert Habinshuti étaient présents à l’aéroport pour accueillir la dépouille.
Depuis deux jours, le service d’éducation civique patriotique et d’actions sociales des FARDC a organisé les derniers hommages à ce vaillant officier général congolais qui a été retrouvé mort dans des circonstances non encore élucidées le 28 février dernier à son domicile. Plusieurs versions circulent sur les causes de son décès. Quelques ONG de droits de l’homme continuent à exiger une enquête indépendante à ce sujet.
Des proches de sa famille avaient évoqué la thèse d’une mort par arrêt cardiaque, mais le président Tshisekedi a parlé d’une pendaison, une affirmation qui se baserait sur les premiers éléments de l’enquête diligentée par la justice militaire.
Les deux versions contradictoires imposent une enquête indépendante, selon Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO).
«Aussi bien les autorités que la justice, et le peuple congolais, ont besoin de savoir ce qui s’est passé. C’est en connaissant les vraies causes de sa mort qu’on saura s’il y a des gens qui voulaient sa disparition», a-t-il déclaré.
Le rôle joué par le général Kahimbi dans la gestion des manifestations pré-électorales de 2016 à Kinshasa et dans la répression des rébellions à l’Est du pays pousse à croire qu’il avait des ennemis, selon l’activiste des droits de l’homme.
La «Voix des Sans-Voix», une autre organisation congolaise de droits de l’homme, a regretté pour sa part cette disparition brutale du général Delphin Kahimbi. Rostin Manketa, directeur exécutif de l’ONG est d’avis que le général disposait certainement de précieuses informations à ce sujet.
Pour lui, «il avait été sanctionné par l’UE et devait témoigner sur certains cas de violations des droits de l’homme, notamment lors du processus électoral car il a géré les renseignements militaires pendant cette période».
Ses collègues et collaborateurs gardent de lui l’image d’un officier brillant, exigeant autant avec lui-même qu’avec les autres et doué d’un sens de l’humour.
DM
APRES UNE LONGUE ENQUETE INFRUCTUEUSE SUR LES CAUSES DE SON DECES : Le général Kahimbi enfin inhumé au Sud-Kivu
