Les frasques et les maladresses à répétition de Joseph Stéphane Mukumadi, gouverneur déchu de la province du Sankuru relèvent non seulement de l’amateurisme d’un parvenu politique mais aussi d’une volonté affichée de court-circuiter le programme prioritaire du président de la République, Félix Tshisekedi sur la gratuité de l’enseignement de base.
En effet, tortillant le vœux du chef de l’Etat, Mukumadi et son vice Paul Tchabilo ont créé la surprise en imposant à travers un arrêté aux parents d’élèves de payer 45.000 Fc pour la maternelle et 90.000Fc pour le secondaire comme frais de participation alors que les élèves finalistes doivent payer 150.000Fc pour passer l’examen d’Etat 2020-2021. Une décision qui a provoqué de vives protestations entraînant l’insécurité dans le chef-lieu du Sankuru durant toute la semaine, occasionnant en plus de nombreux blessés. On signale également que plusieurs biens privés ont été vandalisés lors des échauffourées entre manifestants et agents de l’ordre.
La situation reste encore tendue au Sankuru pendant qu’élèves, enseignants et parents qui manifestent sont pris pour cibles par les pros Mukumadi.
L’association des «Amis de Joseph Stéphane Mukumadi» (AJSM), en fait une milice privée du gouverneur est tenue pour responsable des dommages causés aux véhicules mis à disposition de l’église catholique par le PROVED, la DIPROSEC et l’IPP/Sankuru à Lusambo au moment des ces manifestations.
Des voix s’élèvent pour dénoncer le silence du gouvernement central qui ne semble pas voir que le Sankuru est au bord du gouffre à cause de Mukumadi considéré comme un élément dangereux non seulement pour cette province mais nuisible également pour le président de la République qu’il prétend soutenir.
Alors qu’il croyait les mater, le gouverneur déchu se trouve pris à son propre piège de son clientélisme devant des sankurois beaucoup plus vigilants qui ne transigent pas avec les avantages de la gratuité de l’enseignement de base.
Dans l’opinion, beaucoup disent ne pas comprendre comment Mukumadi peut se permettre s’enrichir sur le dos des parents pauvres du Sankuru en exigeant de l’argent au mépris de la note circulaire interministérielle de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) et celui de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST) du 02 septembre dernier dans laquelle il est expliqué que les EDAP, dépendant de l’ESU, jouissent d’un protocole de partenariat avec les parents d’élèves. Il est ainsi clair qu’il n’appartient pas aux autorités provinciales d’imposer aux parents le paiement de quoi que ce soit.
Somme toute, les manifestations par les parents et leurs enfants pour protester contre la décision de Mukumadi avaient pour objectif de casser ce projet malicieux qui va à l’encontre de la gratuité de l’enseignement de base et ont permis de mettre en lumière les agissements d’un gouverneur qui, visiblement ne voit que ses propres intérêts.
Les images vidéos prises lors de ces mouvements mettent en scène la violence et les mensonges de la milice de Mukumadi qui nie avoir passé à tabac les élèves et leurs enseignants.
A.M