Reçu le 5 novembre 2020 par le président de la République Félix Tshisekedi au même moment que les autres candidats malchanceux lors de la présidentielle de 2018, Maître Théodore Ngoy, un des premiers lanceurs d’alerte sur la violation de la Constitution par le chef de l’Etat à travers les ordonnances signées le 17 juillet 2020 et avocat des juges Jean Ubulu et Noël Kilomba a plaidé une fois de plus en faveur de ses clients qui, selon lui ont été remplacés à la Cour constitutionnelle de façon illégale car, aucune décision du président ne peut enlever à ses clients leur qualité de juges à la Cour constitutionnelle.
Le président de la République «a été attentif et il m’a dit de dire qu’il va s’assurer que les droits de mes clients que je réclame soient respectés», a déclaré à la presse Me Ngoy au sortir de son entrevue avec Fatshi avant d’affirmer: «le président m’a dit qu’il va considérer les droits qui les concernent en particulier. Le fait que quand on cesse d’être juge à la Cour constitutionnelle, on a droit au salaire pendant deux ans».
En effet, les consultations nationales initiées par Tshisekedi depuis le 02 novembre dernier auxquelles a pris part Me Ngoy ne cessent de susciter des doutes, à tel point que notre consœur belge Colette Braeckman du journal Lesoir pense qu’elles risqueront d’accoucher d’une souris qui n’apportera aucun changement au pays. Elle dit constater tout simplement que «ces consultations se limitent uniquement à Kinshasa et auront pour seuls bénéficiaires les kinois, car le président, Félix Tshisekedi n’a convoqué aucun groupe armé pour cette “Union Sacrée” , aucun député provincial, aucun fonctionnaire de l’État et tout se résume sur des hommes politiques vivant à Kinshasa», a-t-elle fait savoir. «Tshisekedi n’a aucune majorité, le pays est actuellement endetté et vit dans l’insécurité totale. Défier la coalition FCC de Joseph kabila par Felix Tshisekedi serait tout simplement du suicide pour lui-même car il n’a le contrôle de rien et même plus de son parti politique », assure t-elle.
A ce propos,Théodore Ngoy dit avoir mis en garde le chef de l’État contre la violation de la constitution, s’il décide de mettre fin à l’Accord FCC- CACH. «Il a cette réalité juridique et politique, c’est-à-dire, il a une majorité qu’il a approuvée, et avec laquelle il a conclu un Accord de gouvernance. Va-t-il se lever un matin et balayer cette majorité ? Ce serait la crise, et il va violer la constitution. Parce qu’il faut qu’il ait une crise persistante entre l’Assemblée nationale et le gouvernement comme préalable pour se faire», a déclaré Théodore Ngoy.
Dans le même temps, Ngoy a indiqué que le président lui a avoué qu’il allait dialoguer aussi avec cette majorité et «devra lever des options qui ne seront pas en violation de la constitution parce qu’il faut absolument qu’il respecte la constitution pour avoir prêté serment devant Dieu et la Nation », a-t-il conclu.
Les rêveurs attendus au tournant
Pour les tambourinaires de tous bords qui parient sur ‘‘la victoire de Fatshi béton sur le FCC de Kabila’’ au-travers de ces consultations , rien ne changera fondamentalement dans leur vie, en bien ou en mal. Il leur faudra encore prendre leur mal en patience et apprendre à gagner leur vie par des moyens autrement plus licites.
Les consultations présidentielles et la tabula rasa à laquelle certains utopistes s’attendent avec enthousiasme, apparaissent à cet égard comme vides de sens. Quoi qu’en disent les combattants hystériques autour de l’UDPS, le parti présidentiel, l’Union sacrée de la Nation n’avalera certainement un mastodonte comme le FCC, au risque de ne pouvoir le digérer.
Sur le fond, sauf à être réaliste, l’Union sacrée de Fatshi risque d’être comme l’Homme Orange que les progressistes aiment à détester, un corporatiste éhonté qui se pliera en quatre pour remplir les coffres de quelques gros bonnets dans des salles de réunions tout en escroquant les pauvres, les travailleurs et la classe moyenne. Avec les tentatives de remplacement du FCC-CACH issu d’un processus électoral légitime par une pseudo Union sacrée inventée dans quelques officines mues par la passion de personnages à l’égo surdimentionné.
A.M