Coupés de vivres, les éléments terroristes de l’Allied Democratic Forces (ADF) qui écument les zones reculées du Grand Nord se nourrissent de cacao abandonné dans les champs par les cultivateurs, témoigne une rescapée. S’exprimant sur les modes opératoires et les techniques de survie des bandes terroristes chassés de leurs bivouacs avoisinants les grandes agglomérations de Beni par la grande offensive des FARDC, de plus en plus de rescapés ont révélé certaines tentatives désespérées de survie de ces terroristes. D’après une femme rescapée interrogée ce mardi par lessentielrdc.info, les combattants des ADF se nourrissent avec le cacao ramassé dans des champs des cultivateurs de la région qui ont fui à cause de l’insécurité. « On nous obligeait à transporter les bagages de ces rebelles et à récolter les fèves de cacao dans les champs abandonnés. Ils amènent ce cacao en Ouganda grâce à des camions qu’ils réquisitionnent pour le transport de ces cargaisons », a-t-elle déclaré. Rescapée des massacres, elle avait été libérée début 2019 après sept mois de captivité dans un camp des terroristes à Madina, QG des ADF. Elle se souvient de son kidnapping en 2018. Des assaillants ADF avaient fait incursion dans son village dans la commune rurale d’Oïcha, chef lieu du territoire de Beni. Elle n’a pas oublié la douleur d’avoir été séparée de son bébé dès le lendemain de sa naissance. Elle a été contrainte de s’entraîner au maniement des armes. « Tout otage qui osait s’opposer était simplement tué dans des conditions horribles. Certains ont été décapités » a-t-elle conclut. Ndungu Kikamatha, un habitant du secteur de Ruwenzori (Beni) d’une quarantaine d’années a eu moins de chance. Sans être tombé aux mains des ADF, il est mort mardi 25 février 2020 des suites des pérégrinations de ce groupe terroriste dans cette région frontalière de l’Ouganda. D’après la société civile locale, Kikamatha a été mordu par un serpent venimeux dans la jungle près de son village alors qu’il s’y était terré après une fausse alerte faisant état de l’arrivée des égorgeurs. « C’est en pleine nuit que la rumeur a commencé à circuler dans la localité de Hurara (groupement de Malambo) annonçant une attaque imminente du village par les ADF et leurs supplétifs. La panique s’est emparée des habitants qui ont tous précipitamment quitté leurs cases pour trouver refuge dans la brousse. C’est là que ce paysan a été mordu vraisemblablement par une vipère dans sa cachette», selon le rapporteur de la société civile de Ruwenzori. Ironie du sort : la rumeur était fausse. Hurara n’a pas fait l’objet d’une invasion des égorgeurs mais c’était trop tard pour le malheureux dont l’inhumation a eu lieu mardi 25 février 2020.
G.K. et Le Maximum