Un journal local aurait aligné plusieurs correspondances que le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) ont échangé notamment sur des transactions financières. Des lettres contenant des annotations manuscrites du n° 1 de l’institut d’émission Déogracias Mutombo ont même été étalées au grand jour sous le titre ‘‘l’Etat est nu’’. Ces fuites répétées ont provoqué la colère du gouverneur. A court terme, avant la fin de l’année, selon nos sources, à défaut de licenciement pour faute lourde, des permutations auront lieu à la BCC. Pas seulement au service courriers. L’on rappelle que quelques jours après son entrée en fonctions en remplacement de Jean-Claude Masangu, Mutombo avait procédé à un véritable remueménage. Certains hauts cadres de la BCC se sont retrouvés expédiés dans des services de moindre importance, à tel point qu’ils ont préféré se lancer en politique. L’après Masangu LES LETTRES DÉVOILÉES DE DEO GRACIAS MUTOMBO Climat de suspicion à la BCC : chasse aux émules de « Wikileaks » se caractériserait également par une certaine méfiance vis-à-vis de la presse. La cellule de communication de la BCC a par exemple interdit aux journaux de la place de publier les notes de conjoncture de la Banque, apprendon. C’en est également fini des largesses et autres dotations, à titre gracieux, de la BCC pour les médias. Un éditeur se souvient d’une enveloppe de 5.000 USD remise à tous les médias accrédités à la Banque centrale du temps de Masangu. Ou encore des démarches « diplomatiques » plutôt que des vigoureuses mises au point auxquelles s’adonne le chargé de communication de la BCC. Même à l’interne, plusieurs avantages d’antan ont été peu à peu supprimés. «La Banque centrale, est devenue semblable à la fonction publique », confiait au Maximum cet agent heureux de la mesure de gratuité de l’enseignement de base prise par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi. «Autrement mes enfants seraient encore à la maison en attendant que je rassemble des moyens pour les envoyer à l’école », soupire-t-il. Pour lui, c’est un saut d’humeur du fait de la misère qui aurait probablement poussé un quidam à la Banque de livrer des documents confidentiels à la presse. Les premières lettres ont été publiées courant septembre, un mois cassetête pour les parents du fait de la rentrée scolaire. D’aucuns estiment que la publication des fameuses lettres du gouverneur aurait une motivation politique. Selon nos sources, la Banque aurait encore perdu d’autres documents plus importants que ces échanges épistolaires entre son patron et le ministre des Finances. Depuis quelques semaines, il règne un climat de méfiance généralisée à la BCC. Homo homini lupus : certains voient dans leurs collègues de travail des probables espions intriguant pour leur arracher les vers du nez! On se croirait à l’époque de la Banque du Zaïre, avec des agents «oreillettes » des services CND, CADER, etc., Nous y reviendrons.
MULAND KARL