La province du Sankuru au centre de la RDC, sur laquelle trône un nouveau gouverneur depuis juillet dernier, attend encore de le voir à l’œuvre. Les activités des nouvelles institutions provinciales traînent pour diverses raisons de formalités légales. Sans doute aussi pour l’incontournable temps d’apprentissage pour le nouvel homme fort, Joseph-Stéphane Mukumadi, dont l’exécutif est toujours attendu.
Quelques fils de la contrée ont, entre-temps lancé des actions de développement de leur terroir qui ne peuvent souffrir des calculs électoralistes. Selon les informations parvenues en milieu de semaine au Maximum, samedi 12 octobre sera inauguré un pont pimpant neuf jeté sur la rivière Lowale sur la route reliant Lodja aux territoires voisins de Kole et Lomela, voire au-delà vers la province de la Tshuapa. L’ouvrage de franchissement, dont l’importance n’est pas à démontrer, est l’œuvre du sénateur PPRD Moïse Ekanga Lushyma, originaire du territoire de Lomela dans la même province.
Un pont sur la Lowale, large de 80 mètres (en Europe, on parlerait d’un fleuve), c’est la fin d’une histoire qui remonte à la colonisation. Le franchissement de ce cours d’eau périlleux pour la traversée duquel les colons belges avaient installé un bac mécanique hors usage depuis belle lurette est véritablement une question de vie ou de mort pour les habitants du cru.
Le sénateur Moïse Ekanga a osé relever le défi de la Lowale, s’inscrivant ainsi sur la liste déjà longue mais demeurée discrète d’autres réalisations du genre, œuvre de son aîné et néanmoins compère dans le développement du Sankuru, Lambert Mende Omalanga. En effet, sur les rivières Oyoko et Lukuka, l’honorable Mende et sa fondation Etshuka (FONDET) ont jeté il y a quelques temps trois ouvrages de franchissement qui permettent aux usagers de rallier les territoires de Katako-Kombe et Lubefu à partir de Bena-Dibele (Kole) et Lodja. Autant du reste que sur les rivières Taatata, Konga Onyumbe et Dikavu, où d’importantes routes de desserte agricole ont été pourvues de ponts en matériaux locaux, c’est-à-dire en bois ‘‘Okolongo’’ susceptible, selon les experts, de résister 100 ans en milieu aquatique.
L’inauguration ce samedi du pont sur la rivière Lowale révèle ainsi une autre face du Sankuru : celle d’une province qui se construit par ceux de ses fils qui ont son développement à coeur.
O.H