C’est fini du monopole de fait des organisations non gouvernementales dans la défense et la protection des droits de l’homme en RDC, particulièrement en ce qui concerne le monitoring des abus commis sur les rd congolais. L’accession au pouvoir d’Etat d’un leader de l’opposition, Félix Tshisekedi, qui en fait son cheval de bataille, oblige.
Quelques jours à peine après l’entrée en fonction du gouvernement de coalition FCC-CACH, le ministre CCU & Alliés en charge des Droits Humains, Me André Lite Asebea, donne le ton. Peu avant de s’envoler pour Genève pour prendre part aux travaux du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, il a rendu public, lundi 16 septembre 2019, un communiqué qui donne une idée du programme gouvernemental dans ce secteur qui a longtemps fait les choux gras des seules ONG. En invitant tout compatriote vivant au pays ou à l’étranger ainsi que les expatriés qui ont choisi la RDC comme seconde patrie à s’efforcer de rapporter en temps réel à l’administration de son ministère ou auprès de ses représentations, tout cas de violation des droits et libertés garantis par la Constitution et les Lois dont ils auraient été victimes ou témoins.
L’initiative est originale, et devrait permettre aux pouvoirs publics congolais généralement décriés à tort ou à raison de disputer à la nébuleuse des ONG le monopole des dénonciations des abus en cette matière. « Il est souhaitable de signaler pour chaque cas rapporté, si une prise en charge judiciaire a été assurée ou pas de façon satisfaisante», précise le communiqué du cabinet du ministre des Droits Humains. Ce n’est pas tout.
Sous la férule de Me André Lite, une structure officielle de monitoring relative à la protection des droits humains sera mise en œuvre. Elle se chargera de la compilation de tous les rapports relatifs aux cas ainsi signalés, qui seront publiés mensuellement dans un « Baromètre de la situation des droits de l’homme en République Démocratique du Congo ». Objectif de cette politique de transparence : consolider l’Etat de droit en RDC. Mais pas seulement : il s’agit non seulement de garantir ainsi la protection des droits de nos compatriotes et des étrangers vivant sur notre territoire, mais aussi de rétablir les victimes dans leurs droits, explique-ton chez le nouveau ministre des Droits Humains.
H. MALUTAMA