Les conclusions de la table ronde sur la gratuité de l’enseignement de base ne resteront pas lettre morte cette fois. Depuis mercredi 27 août 2019, Jean-Marie Mangobe, secrétaire général à l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (c’est la nouvelle dénomination) a rendu publiques les mesures d’accompagnement de la mise en œuvre effective de la gratuité de l’éducation de base dès la rentrée scolaire 2019- 2020. Il y en a 11, qui indiquent qu’en attendant le nouvel exécutif en gestation, le président de la République a pris le taureau par les cornes: suppression de tous les frais de scolarité dans les établissements publics d’enseignement budgétisés de l’éducation de base; suppression des frais de motivation payés par les parents d’élèves aux enseignants dans tous les établissements publics budgétisés; interdiction de transformer les écoles en maison d’approvisionnement et de ventes de fournitures scolaires; latitude laissée aux parents de se procurer les articles et fournitures scolaires sur le marché au prix coûtant; interdiction des signes recognitifs sur les uniformes (écussons ou badges identifiant les écoles).
A cette panoplie d’obligations correspondent 6 engagements du gouvernement: paie du premier palier des salaires réajustés des enseignants des établissements publics d’enseignement dès la paie du mois d’octobre 2019 et des indemnités de logement et de transport aux enseignants de la ville de Kinshasa et des chefs-lieux des provinces dès la paie du mois d’octobre 2019; allocation des frais de fonctionnement réajustés aux établissements publics d’enseignement primaire et aux bureaux gestionnaires, dès la paie du mois d’octobre 2019; prise en charge, dès le mois d’octobre, de 15.000 enseignants non payés des établissements publics d’enseignement primaire; prise en charge totale par le Trésor des frais d’organisation du Test National de Fin d’Etudes primaires (TENAFEP); paiement des deuxième et troisième paliers dans le cadre de la loi de finance de l’exercice 2020.
Autant de défis à relever par l’équipe Ilunga Ilunkamba. Selon certaines estimations, ce sont bien quelques 2 milliards USD que le gouvernement devra trouver pour payer l’addition d’ici fin octobre 2019. Car on passerait ainsi d’un effectif de 410.220 enseignants déjà pris en charge par le Trésor à 542.834 enseignants. Sans oublier 136.614 autres enseignants non payés jusque-là, pour un gap à résorber de 791 millions USD. Quant au fonctionnement des établissements concernés, il requiert 27,910 millions USD pour les 20.801 écoles publiques non prises en charges jusque-là. Ce ne sera pas de la tarte.
O.H.