Le feuilleton du contentieux de l’élection du gouverneur de la province du Sankuru, qui oppose en réalité le candidat déclaré Lambert Mende Omalanga à un groupe de ses frères et « amis » du FCC de cette province, tapis derrière le candidat retoqué Joseph Stéphane Mukumadi, s’est enrichi d’un nouvel épisode la semaine dernière.
En attendant la poursuite du processus de l’élection « gouvernorale » suspendue à la demande du président de la République, lundi 15 avril 2019 (à en croire le vice-ministre Basile Olongo juché sur son intérim à la tête du ministère de l’Intérieur), Lambert Mende avait poursuivi les contacts engagés depuis belle lurette avec des partenaires étrangers dans le cadre du développement de sa province d’origine. Le député le mieux élu de la province natale de Patrice Emery Lumumba aux termes des élections législatives du 30 décembre 2018 (et, en fait le 5ème député le mieux élu sur le territoire national), a ainsi reçu en son cabinet privé de Ngiringiri un certain nombre d’investisseurs intéressés par des placements au Sankuru. Notamment, une délégation américaine conduite par Mme Lee, d’origine Sud-Corééenne, qui a montré de sérieuses dispositions à investir au Sankuru.
Cette initiative semble avoir gêné quelques-uns des leaders politiques du Sankuru qui n’ont pas trouvé mieux que de faire des pieds et des mains pour la contrecarrer à tout prix. Selon des informations parvenues au Maximum le week-end dernier, que des sources dans l’entourage de la femme d’affaires Américaine ne démentent nullement, Mme Lee et sa délégation ont reçu la visite de deux acteurs politiques de la province de destination de ses investissements projetés pour… tenter carrément de la dissuader de s’y lancer. « Nous vous déconseillons fermement d’investir au Sankuru et de continuer à négocier avec M. Lambert Mende qui est un des personnages les plus impopulaires de cette contrée », ont dit à cet investisseur les deux visiteurs qui ont redoublé de superlatifs pour décrire le ministre sortant de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement comme un leader politique contesté et rejeté par les populations dans sa circonscription électorale où il n’aurait été élu, selon eux, qu’à peine et « presque miraculeusement ». Oubliant purement et simplement de mentionner que le député national Mende avait été déjà élu et réélu respectivement en 2006 et 2011, les deux interlocuteurs sankurois de la délégation américaine avaient également abondamment brandi l’argument sécuritaire, déjà fallacieusement mis en exergue par certains protagonistes lors de l’élection sabotée des gouverneur et vice-gouverneur de cette province totalement enclavée dans le but de dissuader toute possibilité d’investissement au Sankuru, dès lors qu’il s’avère que Lambert Mende en deviendrait le chef de l’exécutif.
Des oeuvres parlantes
Dans leur acharnement, les deux personnalités se sont laissées aller à prétendre que « Lambert Mende est honni par les habitants de Lodja car il n’y a pas entrepris le moindre projet de développement et ne possède même pas une petite maisonnette dans cette entité ». Etonnant et déroutant parce que, à l’opposé de ces deux compères, Lambert Mende Omalanga n’en est pas à ses premières initiatives de développement en faveur du Sankuru en général et de son terroir lodjacien en particulier. Parmi les illustrations les plus notoires, on peut signaler la construction sur fonds propres de l’Université des Sciences et des Technologies de Lodja (USTL), une institution d’enseignement universitaire excellemment cotée dans le monde académique et professionnel rd congolais, notamment aux Cliniques universitaires de Kinshasa où 9 étudiants de l’USTL ont terminé brillamment leur stage de médecins ou à la SNEL où 11 de leurs collègues de la faculté polytechnique ont effectué leurs travaux pratiques de fin d’études avant de se voir reconnaître les grades d’ingénieurs civils électriciens. Du reste, la réputation de sérieux de l’USTL est allée au-delà des frontières : la Southern Utah University (SUU) de Cedar-City (Utah) aux Etats-Unis d’Amérique a déjà envoyé à deux reprises des professeurs visiteurs à cette université dans le cadre d’un jumelage qui se porte plutôt bien avec cette jeune alma mater fondée par l’ancien porte-voix de Joseph Kabila qui fait la fierté de tout Lodja. « Affirmer que l’Honorable Mende n’a pas entrepris de projet à Lodja est le plus gros mensonge que l’on puisse débiter », s’étrangle un médecin œuvrant depuis plusieurs années dans la capitale économique du Sankuru, qui explique à nos rédactions que cette contrevérité flagrante est certainement motivée par la véritable peur bleue qui s’empare des adversaires du candidat unique à l’élection de gouverneur de province au Sankuru en raison des perspectives de développement impulsées par l’hyperactif et très connecté fondateur de la Convention des Congolais Unis.
A Lodja, de nombreuses initiatives communautaires
Dans son fief de Lodja particulièrement, l’engagement du leader lumumbiste en faveur du développement est devenu un tel véritable lieu commun qu’il ne saurait faire l’ombre du plus petit doute pour personne. « De tous les acteurs politiques de notre jeune province, qui se comptent en dizaine, Lambert Mende est bien l’un des premiers à avoir osé faire surgir du néant postcolonial des édifices qui font aujourd’hui la fierté de Lodja, à l’instar de l’imposant San Palace Hôtel, l’un des rares établissements hôteliers dignes de ce nom dans toute la province en plein centre de notre ville et dans lequel affluent de nombreux touristes ». Il ajoute que pour juguler tant soit peu l’enclavement de la province, c’est encore Lambert Mende qui a pris l’initiative de construire un nouveau port d’accostage ainsi qu’une voie routière qui réduit de 150 à 90 km la distance séparant Lodja d’un débouché fluvial sur la rivière Lubefu, un affluent du Sankuru permettant l’acheminement sans interruption de charge des marchandises depuis Kinshasa. Un véritable ballon d’oxygène qui n’a pu devenir opérationnel qu’après avoir taillé 55 kilomètres de route dans une jungle épaisse pendant près de 2 ans d’un travail ininterrompu, nécessitant plus d’une trentaine de tronçonneuses et des tonnes de ravitaillement pour des milliers de volontaires organisés autour de plusieurs ONG locales prises en charge entre 2015 et 2017 sur fonds propres par l’alors Ministre de la Communication et Médias.
Ce port et cette route de l’espoir baptisés « Wemambolo », du nom du défunt père de Lambert Mende, ont boosté la popularité de ce dernier et expliquent, parmi d’autres actions, ces résultats exceptionnels (69.021 voix sur sa liste dont 55.656 voix sur sa personne) qui font tant de jaloux et que lui envient certains acteurs politiques du cru, le suivant n’ayant obtenu que 27.085 et 23.674 voix respectivement tandis que l’un des deux ‘‘désinvestisseurs’’ qui a fait choux blanc reste demeure inconsolable.
A l’évidence, cela ne plaît pas à tout le monde. Surtout pas à une certaine vieille garde politique qui a longtemps plastronné tant autour du Maréchal Mobutu, de Mzee Laurent Désiré Kabila que de Joseph Kabila Kabila sans songer une seule minute à s’investir dans des projets de développement crédibles en faveur de la communauté Tetela dont elle est issue, se limitant à des coups médiatisés d’opérations de récupération des rares projets d’institutions étatiques ou missionnaires eux aussi financés par l’Etat. « Les sankurois ne sont pas aussi dupes que voudrait le croire ce fameux duo qui pousse la hargne jusqu’à prétendre que M. Mende n’a aucune propriété immobilière chez lui alors que ses résidences familiales aussi bien dans la ville de Lodja que dans son village natal d’Esambi à 70 kilomètres, sont comptées parmi les bâtisses les plus modernes de cette entité, sans oublier le guest house qu’il a gracieusement mis à la disposition du personnel scientifique visiteur de l’USTL», précise notre source. Ci-git tout le problème politique du Sankuru : il suffit de savoir qui est derrière qui et pourquoi, estiment les observateurs dans cette province, l’une des plus pauvres du pays et qui risque de le rester encore très longtemps avec de tels esprits mesquins à l’avant-scène.
J.N