A Wamba, c’était encore une entité de la vaste province Orientale, naissait un certain 3 mai 1979 dans une famille de 17 enfants, un garçon aussitôt nommé André Lite Asebea. Les parents, des cultivateurs simples mais travailleurs et assidus, tinrent mordicus à faire étudier le jeune garçon qui grandissait gaiement au milieu de ses nombreux frères et sœurs, tout en lui inculquant les vertus essentielles de cette catégorie de personnes qui ne vivent que de la sueur de leurs fronts : la patience, l’ardeur au travail, le fruit savoureux du labeur, la fierté du gain lorsqu’il est amplement mérité.
André poussa très vite : études primaires à Wamba même, cycle secondaire et puberté à Isiro où le jeune s’adapta parfaitement à la vie semi-urbaine et urbaine, s’adonnant aux activités culturelles et sportives (joueur du FC Makasi de la Bracongo), comme tous ceux de son âge. En même temps qu’il s’habituait à s’éloigner de sa tendre famille, pour de longues durées, et à se frayer courageusement sa propre voie.
Le diplôme des humanités obtenu, Lite dût entreprendre des études universitaires. Le droit le tentait et l’attirait irrésistiblement : il s’en fut l’étudier à l’université de Lubumbashi et obtint au bout de 5 longues années dans cette région si lointaine pour un isirois, son diplôme de licence. Le précieux parchemin en poche, André Lite a entrepris d’accumuler des spécialisations, un Master en droit pénal international de l’Université de Pretoria en Afrique du Sud, puis un Master en droit international de l’Université de Limoges (France).
Le petit garçon de Wamba, qui a donc amplement grandi, est ainsi enseignant à l’université de l’Uélé (Chef des Travaux). Mais, taraudé par ses origines modestes et paysannes, Lite est également acteur de développement et promoteur d’entreprises dans son Haut-Uélé natal et dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba. A son actif, de nombreuses réalisations sociales qui trahissent une incapacité à se sentir heureux là où ses semblables peinent doublée d’un réel plaisir à rendre heureux. Des confessions religieuses du Haut-Uélé se sont ainsi vu offertes des émetteurs radio pour évangéliser le plus loin possible, parce que André Lité, c’est aussi un fervent chrétien. Des élèves finalistes de Wamba se sont vus délestés des frais de participation à l’Examen d’Etat l’année dernière, ils étaient entièrement honorés par André Lite. Dans le même territoire rural, des vulnérables ont bénéficié d’interventions chirurgicales gratuites, entièrement financées par le jeune natif des lieux. André Lité a également dû construire l’un ou l’autre pont en béton armé, ainsi que des marchés au bénéfice des populations si courageuses et travailleuses de son Haut-Uélé natal. A Watsa, une usine de production d’eau potable pour les populations de cette région minière est en cours de réalisation.
Depuis les années 2010, André Lité Asebea s’est lancé dans la politique active. A peine âgé de 31 ans, il postule à la députation nationale dans la circonscription électorale de Wamba. Lite n’est pas élu, mais il ne s’en tire pas mal puisqu’il récolte la bagatelle de 13.000 voix exprimés. Installé à Kinshasa, il est conseiller politique et homme de confiance du ministre de la communication et médias, Lambert Mende Omalanga, aux côtés de qui il apprend. Et apprend très vite à se mouvoir en politique pour mieux servir les siens.
André Lite se représente à la députation nationale à Wamba en 2018 et se fait élire sans coup férir. La quarantaine à peine effleuré, il frappe plutôt très fort, parce qu’il est le meilleur élu de la province du Haut-Uélé avec 29.000 votes exprimés en sa faveur. C’est homme, le plus adulé de la région à en juger par le nombre d’électeurs qui ont jeté leur dévolu sur lui, qui a décidé aujourd’hui de prendre en mains les destinées de la province du Haut-Uélé. André Lite Asebea est, avec deux autres concurrents, candidat gouverneur. Cet enfant de cultivateur, intellectuel inassouvi et chrétien pratiquant ambitionne de redonner à sa province sa grandeur d’antan : par la relance et la promotion des activités agricoles qui en ont fait un eldorado national, à travers la lutte acharnée et déterminée pour la désenclaver tout en améliorant les voies de communication internes, entre autres.
Le pari vaut le coup, à coup sûr.
A.M.
Correspondance particulière