La 5ème République en RD Congo sera marquée du sceau d’une démocratie typiquement rd congolaise : pas de conflictualité au sommet, même pas une cohabitation majorité-opposition, mais plutôt une coalition gouvernementale pour faire face à l’adversité et aller de l’avant autant que possible. Au cours de son discours à la Nation, mercredi 23 décembre dans la soirée, et à quelques heures de la première passation de pouvoir civilisée entre un Président de la République élu sortant et un Président de la République élu entrant, Joseph Kabila l’a affirmé. « J’en appelle à une grande coalition de toutes les forces vives contre les forces prédatrices qui se sont liguées pour s’accaparer de nos richesses naturelles sans contrepartie pour nos enfants et petits-enfants … pour défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, … pour une prospérité partagée et une cohésion nationale … ainsi que pour parachever les chantiers en cours et en ouvrir d’autres … » a martelé le Chef de l’Etat sortant.
Coalition, pas cohabitation
Il ne devrait donc pas y avoir de cohabitation au sommet entre la majorité parlementaire, demeurée kabiliste en RD Congo, et le nouveau Chef de l’Etat issu des rangs de l’opposition politique, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi. Mais une coalition qui ouvre des couloirs plus profonds de collaboration au sein de l’exécutif. Des sources crédibles ont assuré, jeudi 24 janvier 2019, que les familles politiques des présidents entrant et sortant, CACH (Cap pour le Changement) et FCC (Front Commun pour le Congo) se sont accordées sur la question. Même s’il n’y a pas droit en principe, parce qu’il ne dispose pas d’une majorité qui lui permette de composer et de diriger le gouvernement, le Président de la République recevra en partage 2 à 3 ministères régaliens. Probablement les affaires étrangères, la défense nationale (qui relèvent du domaine de collaboration avec le gouvernement, de toute façon), mais aussi le méga ministère de l’Intérieur. Tandis que le FCC conservera, dans le cadre d’une gestion tournante, la primature et donc la direction de l’équipe gouvernementale.
L’accord conclu entre les deux parties est conçu pour s’étendre sur … 10 ans, selon des sources dans la presse kinoise, jeudi 24 janvier 2019. Au terme des 5 premières années, le FCC cédera la primature au CACH qui, à son tour, lâchera en sa faveur les portefeuilles de souveraineté qu’il dirigera durant les 5 premières années de la gouvernance Fatshi. Du long, du très long terme donc, que cet accord de coalition qui va au-delà de la durée d’un mandat présidentiel, limité à 5 ans selon la constitution.
J.N.