Après la présidentielle, les législatives nationale et provinciale, le processus électoral doit se poursuivre avec les élections sénatoriales, urbaines et locales. Mais la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, exige plus d’argent, à défaut …
La Centrale électorale a, en effet, récusé le budget des dépenses lui attribué dans la loi de finances publiques 2019. Dans une note sous seing de son patron, Corneille Naanga, apprend-on, la CENI réclame 45,39 milliards de FC supplémentaires, soit plus de 25 millions USD. Le Budget des dépenses de la CENI pour 2019 tel que retenu par l’Etat est de 371.900.741.366 FC, soit près de 213 millions USD au taux budgétaire. Alors que le reste des scrutins se tiendra au second degré, et ne devrait pas nécessiter un déploiement d’agents et des matériels électoraux plus importants que les précédents, la centrale électorale motive sa demande des crédits supplémentaires « par la prise en charge du personnel de la centrale électorale pour les élections locales ».
La CENI avait au départ sollicité un budget de 928.202.217.386 FC. Mais au niveau du ministère du Budget, ces sollicitations ont finalement été réduites quasiment au tiers, soit 371.9 milliards de FC. De cette enveloppe, 325 milliards de FC serviront au financement de l’organisation des élections sénatoriales, des gouverneurs de provinces et locales, et 20.451.735.542 FC au fonctionnement courant de la CENI ainsi que 24.207.641.589 FC pour la rémunération du personnel.
Corneille Naanga ou la CENI, c’est selon, avait réclamé 45.395.870.765 FC. Ce même montant a été derechef proposé à l’autorité budgétaire mais en supplément, renseignent nos sources. En réaction, la commission économique et financière de l’Assemblée nationale, qui a notamment en charge le toilettage du budget d’Etat, écrit que « faute des recettes additionnelles, les amendements aux prévisions du gouvernement n’ont pas été possibles. Néanmoins, elle a procédé à quelques réaménagements internes des crédits budgétaires de rémunération ».
Mais des analystes se montrent fort sceptiques à l’idée, par exemple, de la réduction du train de vie du bureau de la CENI au profit de la paie du personnel. Le budget 2018 de fonctionnement de la CENI est de 18 milliards de FC, mais au premier semestre, la centrale en était déjà à 23.819.067.166 FC consommés. L’opinion se souviendra de l’opposition catégorique du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante à tout audit financier, dans une interview accordée à RFI, dans des circonstances politiques particulièrement délicates, il est vrai.
Il sied toutefois de rappeler que la CENI n’est pas la seule institution à avoir sollicité directement des crédits additionnels à l’Assemblée nationale. Selon la commission Ecofin de la Chambre basse du parlement, le prochain gouvernement, en fait le premier cabinet de l’ère Tshisekedi, devrait présenter un collectif budgétaire, en clair, réviser le budget lui alloué par l’équipe Tshibala, lors de la rentrée de mars. L’opinion se souviendra que le Sénat actuel n’a pas été renouvelé en 2011, faute de moyens financiers, assurait-on officiellement.
POLD LEVI Maweja