La Banque mondiale a accordé un financement additionnel de 166 millions de dollars à la REGIDESO SA dans le cadre du Programme d’eau en milieu urbain, PEMU, qui cible les villes de Kinshasa, Matadi, Kindu et Lubumbashi.
En ce qui concerne la ville de Kinshasa, le «PEMU FA (Financement Additionnel)» prévoit la réalisation de la première phase du complexe industriel de traitement d’eau potable à Kinshasa-Ozone, d’une capacité de production estimée à 110.000m3/jour y compris une station de captage sur le fleuve Congo, ainsi que la fourniture et la pose d’une conduite de refoulement entre la station de captage et le complexe de traitement.
Il est également prévu dans la ville de Kinshasa, des travaux de réhabilitation des réservoirs de Makala, la fourniture et la pose des conduites sur les avenues Kikwit, Ndjoko, réseau Makala/Elengesa, Gombele-CNPP, Kasa-Vubu et Salongo. Le directeur général de la REGIDESO, Clément Mubiayi, s’est dit satisfait de l’évolution des travaux sur différents chantiers au terme de la tournée qu’il a effectuée le 18 octobre en compagnie du représentant de la Banque mondiale, Pierre Boulanger. Selon des sources, le taux d’accès à l’eau dans la capitale est d’environ 35%, 18% à Matadi et 22% à Lubumbashi. La capacité nominale de production d’eau sur toute l’étendue de la RDC est de 36,6 millions de m3/mois, selon les statistiques fournies par la REDIDESO, début août 2015. Mais cette production ne cesse de décroître à tel point, lors de la saison sèche, la production globale se situe à 25,1 million de m3/mois alors que la capacité fonctionnelle requise est de 30,6 millions de m3. Ce qui représente un taux de desserte de 46% en milieu urbain et 23% en milieu rural, soit un taux de desserte global de 29%. Côté distribution, la REGIDESO SA a un réseau primaire, secondaire et tertiaire confondus de 9 998 km, pour quelque 3 567 km de branchements.
Créée en 1939, la REGIDESO est implantée dans toutes les 26 provinces du pays. Transformée en société anonyme, bien que l’État soit l’actionnaire unique, elle compte 97 centres d’exploitation, dont 77 sont encore en service. De ses 37 unités de production qui exploitent l’eau de surface, 9 usines captent directement l’eau du fleuve Congo. Ce sont elles qui subissent sèchement les effets de l’étiage au niveau des captages de l’eau brute suite au retrait des eaux ou à la forte baisse du débit d’étiage du cours d’eau capté, nécessitant parfois le transfert d’eau provenant d’un bassin voisin, explique le directeur général de la REGIDESO SA. Quelque 103 unités de production exploitent l’eau souterraine, dont 43 forages et 30 sources. Vingt-huit centres utilisent l’énergie hydraulique produite par la SNEL, 61 autres utilisent l’énergie thermique produite par les groupes électrogènes de la REGIDESO et 8 centres ont été dotés d’un système gravitaire.
La REGIDESO SA cherche une firme capable de lui doter d’un Plan directeur d’alimentation en eau potable des villes de Boma et Kinshasa à l’horizon 2035. L’élaboration du Plan directeur fait, en effet, partie intégrante du projet PEMU, Projet d’alimentation en Eau potable en Milieu Urbain, qui a bénéficié d’un financement additionnel de la Banque mondiale sous forme de don, il y a pratiquement deux ans. En 2016, au terme de la 29è session de l’assemblée générale qui a notamment regroupé les mandataires de l’État, les délégués des syndicats, les directeurs provinciaux à Kinshasa, la REGIDESO SA s’est doté d’un business plan pour l’horizon 2020. Ce business plan consiste à faire de la REGIDESO SA, une société à gestion davantage tournée vers l’atteinte des objectifs de son redressement. Il s’agit en pratique d’améliorer le taux d’accès à l’eau potable, les services de qualité à rendre à la clientèle et d’accroître les performances en vue de rétablir l’équilibre financier de la société, lit-on dans un document sur la gestion de l’entreprise en 2017.
POLD LEVI MAWEJA