Invités à une séance de confrontation entre leurs techniciens et ceux de la Commission Electorale Nationale (CENI) le 10 octobre 2018, un groupe de candidats à la présidentielle rd congolaise s’y était finalement opposé, prétextant des propos discourtois de Corneille Nangaa, le président de la CENI. La tentative de blocage des réunions de concertation entre la centrale électorale et les candidats aux fins d’un consensus sur l’usage de la machine à voter n’aura duré qu’une semaine. jeudi 18 octobre 2018, 11 des 21 candidats président de la République ont bruyamment rétropédalé, exigeant la participation de leurs délégués aux séances d’harmonisation des vues avec les techniciens de la CENI au sujet de l’utilisation de la machine à voter. Sans pinces ni rires. Marie-Josée Ifoku, Martin Fayulu, Théodore Ngoy, Tryphon Kin kiey Mulumba, Sylvain Masheke, Seth Kikuni, Radjabo Tebabho Soborabo, Joseph Mba Maluta et Freddy Matungulu ont rendu publique une déclaration à cet effet. Nous « exigeons la mise en place, par la CENI, de la commission technique comprenant les délégués des candidats pour s’assurer des garanties de transparence dans le processus d’impression des bulletins de vote papier, des procès-verbaux, des fiches des résultats de vote, du dépouillement des résultats, de leur transmission et de la proclamation des résultats des élections du 23 décembre », lit-on dans cette déclaration qui dissimule mal un profond désarroi. Selon certains observateurs, ce groupe de candidats qualifiés de « petits » en raison de leur poids électoral quasiment nul tentent de distraire la centrale électorale et de retarder les échéances de décembre 2018. « Il existe une structure de concertations entre la CENI et les candidats président de la République qui peut régler les questions soulevés. Il n’est pas nécessaire de verser dans la lourdeur administrative qu’implique la mise en place d’une nouvelle commission que la loi ne prévoit pas, du reste », explique au Maximum un expert du ministère de l’Intérieur qui a requis l’anonymat. D’autant plus que ceux des candidats, partis et regroupements politiques qui ont sollicité éclaircissements et assurances de la CENI autour du processus électoral et de l’usage de la machine à voter se sont montrés plutôt satisfaits, jusque-là. « On attend toujours des candidats hostiles à l’usage de la machine à voter qu’ils expliquent à l’opinion comment il est possible de tricher aux prochains scrutins », avance ce cadre du PPRD, le parti présidentiel en RD Congo. Non sans raison. Nul parmi les candidats hostiles à l’utilisation de cette imprimante des choix des électeurs n’a encore réussi à expliquer comment le choix porté se transformera en faveur d’un autre candidat avant d’insérer le bulletin de vote dans l’urne. Ni, encore moins, comment les témoins des partis politiques présents dans les bureaux de vote apposeront leurs paraphes sur les PV de comptage manuel des bulletins de vote qui ne reflètent pas la réalité.
A la CENI non plus, il ne semble pas que les revendications pour le moins fantaisistes des « petits » candidats à la présidentielle trouve oreille attentive. A l’occasion du lancement de la formation des techniciens de la centrale électorale sur le maniement de la machine à voter par les techniciens Sud-Coréens de Miru Systems, Corneille Nanga a annoncé que « toutes les machines à voter sont déjà fabriquées et ont toutes déjà quitté la Corée du Sud ». Nous avons déjà réceptionné 12.415 et 23.000 sont attendues le week-end, suivies de 8000 autres la semaine suivante. A Mombassa au Kenya, le premier lot est attendu autour du 22 prochain. Ce qui est sûr est qu’il n’y a plus aucune machine en Corée du Sud », a-t-il expliqué. L’heure n’est donc plus aux tergiversations frappées du sceau de la réunionnite.
J.N.