La République Démocratique du Congo, comme la plupart des pays du continent noir et du Tiers-Monde qui ont accédé à l’indépendance il y a près de 60 ans, peine à mettre en place une nouvelle organisation sociopolitique et économique viable et autonome, après que la traite esclavagiste et la colonisation eurent littéralement déstructuré son tissu social.
Dans cet immense pays, riche en ressources naturelles, l’économie fut longtemps conçue pour servir les intérêts de la métropole coloniale. Ses structures sont demeurées orientées vers des objectifs extravertis, la satisfaction des besoins fondamentaux de ses populations étant considérée comme secondaire, voire peu digne d’intérêt. D’où le paradoxe d’un pays très riche avec une population parmi les plus pauvres de la planète que les analystes se plaisent à décrire superficiellement.
Dans le domaine politique, les choses ne sont guère différentes car, en dépit d’une indépendance de pure forme concédée le 30 juin 1960, le pouvoir définitoire de la situation reste détenu par un centre situé en Occident qui cherche à se consolider grâce à des relais locaux au sein des élites, toutes tendances confondues.
Comme dans la plupart des pays du continent, en République Démocratique du Congo, la classe dirigeante au pouvoir semble être à la merci des puissances étrangères, essentiellement occidentales. Lorsqu’ils n’ont pas été défaits lors de leurs luttes pour l’émancipation, aussitôt l’indépendance politique obtenue ou arrachée, les dirigeants indépendantistes africains, comme Patrice-Emery Lumumba, ont été carrément mis hors d’état de nuire aux intérêts néocoloniaux. Et de nouveaux et inextricables liens de dépendance continuent à être tissées de nos jours dans le but d’annihiler toute indépendance politique et économique réelle.
58 ans après son accession à une souveraineté nationale et internationale demeurée purement nominale, le pays s’est engagé depuis 2006 dans un processus laborieux pour assumer son devenir par la démocratisation de ses institutions aussi bien que le recouvrement de sa souveraineté et de sa totale autonomie.
Nous devons refuser toute interférence dans nos élections qui sont un domaine de souveraineté par excellence autrement nous retrouverions dans la situation de l’étourdi fraîchement marié qui accepterait naïvement la prétendue aide d’un voisin indélicat qui lui proposerait de l’assister à avoir un enfant en s’introduisant dans l’intimité de sa chambre nuptiale.
Dans un monde devenu planétaire où il n’est tout simplement pas concevable de vivre en vase-clos et en autarcie, la République Démocratique du Congo a besoin de la coopération internationale dans de nombreux domaines, cela va de soi. Mais l’aide fondamentale dont le peuple congolais a besoin est celle qui lui permette de s’émanciper politiquement, pour se consacrer sous la conduite des dirigeants qu’il se sera librement choisis à l’émergence du pays. C’est cette forme d’aide que sollicite aujourd’hui, sans faux-fuyants, le pays de Joseph Kabila.
Cette aide, la seule qui corresponde aux aspirations légitimes des Congolais qui ne veulent rien d’autre que de vivre libres dans un pays libre des entraves diverses, c’est celle dont le Chef de l’Etat s’est fait le champion au grand dam des nostalgiques du néocolonialisme qui tentent de faire marcher le train de l’Histoire à reculons. Elle n’a rien à voir avec les syndromes de la main tendue et de l’éternelle dépendance dans lesquels d’aucuns voudraient nous maintenir.
J.N.