L’ancien vice-ministre Palu de l’intérieur dans le gouvernement Muzito, Georges Zuka, a publié dans les réseaux sociaux une analyse géopolitique des candidatures des ressortissants du Grand Bandundu, à tout le moins, de la province du Kwilu, à la présidentielle 2018. Elle aboutit à la conclusion que nul parmi la presque demi-douzaine des candidats à la présidentielle de la région n’arrachera la présidence de la République. Simplement. Et même plus ou pire, c’est selon.
La conviction de cet ancien cadre du Parti Lumumbiste Unifié du patriarche Antoine Gizenga et professeur à l’Université Pédagogique Nationale se fonde sur la faible démographie électorale du Kwilu ainsi que sur ce qu’il appelle des ‘fissures communautaires’.
Les cinq 5 territoires du Kwilu comptent chacun au moins un candidat à la présidentielle et les 4 grandes communautés linguistiques que sont les Mbala, les Yansi, les Bunda et les Pende se retrouvent chacune représentée par au moins un de leurs membres.
S’agissant des territoires du Kwilu, avec 357.217 électeurs bruts, Gungu est représenté par Antoine Gizenga et Adolphe Muzito ; Idiofa, qui compte 527.702 électeurs, est représenté par Laure-Marie Kawanda (même si, aux dernières informations, l’ancienne ministre-Palu n’aurait pas déposé sa candidature). Le territoire de Bulungu, avec 479.443 électeurs bruts, n’est pas en reste puisqu’il aligne l’économiste Freddy Matungulu. Masimanimba, avec 386.169 électeurs bruts, aligne Typhon Kinkiey sur la liste de candidats. Et de Bagata, (230.333 électeurs bruts) place Martin Fayulu. À ces statistiques d’enrôlés par territoire, Georges Zuka ajoute les d’enrôlés des trois principales villes de la province : Kikwit (224.497 électeurs bruts), Bandundu-ville (108.207 électeurs bruts) et Kinshasa (1.440.581 électeurs bruts, à savoir 30℅ de 4.801.937 d’enrôlés kinois) pour un total de 1.773.285 de votants bruts.
Dans l’hypothèse où chaque territoire élirait son ressortissant et que celui-ci se partageait de manière égale les votants de trois villes citées ci-dessus, soit 295.547 votants bruts pour chacun de six candidats, les résultats électoraux seraient les suivants, selon Georges Zuka : 1) Laure Marie Kawanda (823.249 voix); 2) Freddy Matungulu (774.990 voix) ; 3) Tryphon Kinkiey (681.716 voix); 4) Martin Fayulu (525.880); 5) Antoine Gizenga (474.155 voix) et Adolphe Muzito (474.155 voix).
Dans l’hypothèse d’un vote selon l’appartenance ethnique, les communautés Bunda (une candidate), Yansi (un candidat plus un candidat 50℅), Mbala (un candidat plus un candidat 50℅) se retrouveraient au coude-à-coude. Alors que la communauté Pende, du reste la moins importante démographiquement, qui compte deux candidats, se retrouverait au bas de l’échelle kwiloise.
En définitive, il est difficile, avec le ” vote tribal”, qu’un candidat du Kwilu atteigne la barre d’un million de voix auxquelles viendraient s’ajouter éventuellement celles d’autres provinces pour pouvoir s’assurer de la victoire électorale à la présidentielle, conclut le professeur Zuka. Qui, entre autres considérations, avance que si tous les territoires ou toutes les communautés linguistiques de la RD Congo prenaient exemple sur le Kwilu, la RD Congo se retrouverait avec 145 candidats à la présidentielle.
La question, que ne se pose pas l’auteur de l’analyse, serait aussi de savoir si, avec le potentiel démographique qu’on lui connaît, le Grand Bandundu ou le Kwilu aurait jamais pu s’offrir un président de la République élu sans le concours d’une ou d’autres provinces ?
J.N.