Entre la Dynamique Chrétienne pour l’Unité et le Développement (DCUD) et le Comité Laïc de Coordination (CLC), rien ne va plus. Il est désormais loin, ce temps où la DCUD applaudissait chaleureusement toutes les initiatives anti-gouvernementales des mousquetaires du Cardinal-archevêque de Kinshasa. Entre les deux organisations qui se réclament toutes de Laurent Monsengwo, c’est la guerre des tranchées depuis que la DCUD a lancé une pétition appelant à soutenir la candidature du prélat catholique à la présidentielle, avec ou sans élections. L’initiative qui remonte à la semaine dernière allait bon train, selon l’ancienne ministre Odette Babandoa, (ex UNC) qui en est à l’origine. Le week-end, la DCUD revendiquait plus d’un million de signatures en l’espace d’une semaine, dont 827.440 pour la seule ville de Kinshasa (5.012 en attente en ligne), sans compter quelques adhésions politiques « qui valent leur pesant d’or ».
C’est le moment qu’a choisi l’autre organisation monsengwiste, le CLC, pour tout « fiche en l’air », s’énerve-t-on dans le pré-carré plutôt réduit de Mme Babandoa. Vendredi 27 juillet 2018, Jonas Tshiombela, tshisekediste devant l’Eternel, soutenait que « La pétition sur la candidature du cardinal Laurent Monsengwo est une véritable distraction de démobilisation de la population pour les actions prévues au mois d’août 2018 » et annonçait une déclaration officielle du CLC pour les heures qui suivaient. Laquelle n’a pas trop tardé. Ce qui apparaissait comme une réaction personnelle de Jonas Tshiombela a été confirmé par une déclaration carrément va-t-en guerre du CLC contre la DCUD. Le cardinal Monsengwo n’est pas candidat à l’élection présidentielle et la pétition Babandoa était une manœuvre du pouvoir pour distraire la population, signait-on du côté de la paroisse St Joseph de Matonge à Kinshasa.
Mais ce n’était pas assez pour plier Odette Babandoa qui n’a plus hésité à rappeler aux catholiques du CLC que la DCUD débordait résolument de la foi et des fidèles catholiques puisqu’elle prétendait regrouper également des laïcs protestants, salutistes, kimbanguistes et autres et se voulait « un canal d’expression de la volonté du peuple qui soutient (sa) démarche ». L’appel de Jonas Tshiombela « … est une manœuvre téléguidée par les ennemis de la Nation qui reconnaissent le risque que la candidature salvatrice du cardinal représente pour leur système prédateur installé au Congo depuis trop longtemps », pestait Arnold Katako, un proche du clan de Babandoa pour qui le Comité laïc de coordination n’était en réalité qu’un « … loup qu’on a laissé entrer dans la bergerie (et qui) roule pour un intérêt autre que celui du peuple ». Affaire à suivre.
J.N.
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