La Société de Transport du Kasaï Central (TRANSKAC) dessert depuis fin juin 2018 le trajet Kananga-Kalamba-Mbuji (Luiza), long de 220 Km, en terres battues. Mais la compagnie pourrait faire face plutôt à un problème de carburant.
Dans une lettre datée du 4 juillet 2018 référencée DEX DIR/0138/18 BIC/maga, adressée à toutes les sociétés distributrices des produits pétroliers qui le composent (Total RDC SA, ENGEN DRC, COBIL SA et SONAHYDROC SA), le Service des entreprises pétrolières, SEP, dit de ne plus être en mesure d’assurer l’approvisionnement régulier de la région du Kasaï en carburant. L’approvisionnement de la région de tout l’espace Kasaï en produits pétroliers s’effectue par voie ferroviaire par la Société nationale de chemins de fer du Congo, SNCC. Mais depuis le déraillement au mois d’avril 2018 d’une locomotive de la SNCC avec une grande quantité de fuel, l’approvisionnement du Kasaï est devenu quasiment aléatoire.
Par ailleurs les rapports entre le SEP et la SNCC sont devenus de plus sulfureux. (Lire article suivant). Il nous revient que les opérateurs économiques de la région s’approvisionnent depuis l’Angola à travers des circuits officieux. Le prix du litre du carburant se négocie à plus ou moins 6.000 FC à Mbuji-Mayi et à Kananga quand à Kinshasa, le super et le gasoil sont encore, en dépit de successives révisions à la hausse, à moins de 2.000FC. Il sied de rappeler qu’à une certaine période, les deux principales villes de l’espace Kasaïen étaient ravitaillées en carburant par voie aérienne. Un trafic jugé dangereux et abandonné. Au premier quadrimestre 2018, la Fédération des entreprises du Congo, FEC, section ex-Kasaï oriental, résumait ainsi la situation d’approvisionnement des produits pétroliers dans la région. L’enclavement des villes de l’espace du Grand Kasaï qui compte 5 provinces est l’une des causes de la hausse du prix du carburant dans cette partie du pays. Selon le directeur de la FEC de cette province, Dominique Ilunga, « la Société nationale de chemins de fer (SNCC) fait face aux difficultés des wagons, les routes posent problèmes, les taxes aussi. Le pont reliant les provinces de Lomami et Haut-Lomami pose problème. Il est donc difficile d’acheminer le carburant dans le Kasaï ». Cependant pour les membres de l’Association des pétroliers indépendants du Kasaï Oriental, les campagnes de recouvrement forcé des administrations fiscales provinciales ont aussi un effet négatif sur la commercialisation des produits ptroliers. Les opérateurs économiques du secteur, craignant se faire ravir les produits, une fois exposés, par l’équipe des recouvreurs, créent ainsi la rareté du carburant le marché. Mais la pénurie des produits pétroliers risque de s’aggraver davantage avec la fin annoncée de la prestation de Service des entreprises pétrolières dans la région du Kasaï. Quant au nouveau transporteur routier, Transkac, ses premiers bus continuent de desservir le centre du Kasaï avec un tarif de 20.000 FC la course, soit un peu plus de 10 dollars.
POLD LEVI.