Même si elle a déposé les listes de ses candidats aux provinciales de décembre 2018, l’UDPS/Tshisekedi n’arrête pas de clamer des préalables, plus ou moins mirifiques selon certains observateurs, dont l’affaire Jean-Pierre Kalamba. Il s’agit du rapporteur de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui siège au bureau de cette institution d’appui à la démocratie pour le compte de l’UDPS/Tshisekedi. Le parti de Félix-Antoine Tshilombo voudrait le remplacer par un nouveau délégué, plus sûr. Au cours d’une réunion, le 18 juillet 2018 à Kinshasa, la commission de réconciliation du parti assurait encore au sujet du rapporteur de la CENI qu’«il a été élu sur la liste de l’UDPS, mais il a délibérément quitté le parti à cause des appâts matériels, donc il doit être remplacé comme l’ont fait d’autres partis. Il appartient déjà à une autre famille politique, l’UDPS va poursuivre la pression et les actions pour que ce dernier soit remplacé ».
En fait d’actions et de pressions, le parti tshisekediste accuse le président de l’Assemblée nationale de bloquer le dossier de remplacement de son délégué à la CENI. Mais aussi, pêle-mêle, les députés de l’opposition à la chambre basse du parlement, le gouvernement … qui ne feraient rien pour faire droit au parti de la 10ème rue Limete/Kinshasa.
Interrogé sur ce dossier au cours d’une émission de la radio Top Congo FM, mardi 17 juillet 2018, Eve Bazaiba a littéralement crevé l’abcès en révélant le fond du problème : le blocage du dossier du remplacement de Jean-Pierre Kalamba est interne à l’UDPS. Le parti de Félix Tshilombo Tshisekedi n’est pas en mesure d’obtenir un consensus parmi les députés élus sur ses listes en 2011 (dont Jean-Pierre Kalamba) pour exiger de la CENI le remplacement d’un des leurs. « C’est Samy Badibanga, alors président du groupe parlementaire UDPS qui a signé la lettre de désignation de Jean-Pierre Kalamba à la CENI », révèle Bazaiba. Elle révèle que les députés élus sur les listes de l’UDPS, qui avaient été radiés du parti par Etienne Tshisekedi, exigent leur réintégration avant de sanctionner le remplacement de Jean-Pierre Kalamba.
La secrétaire générale du MLC faisait ces révélations parce que son parti était accusé (par la rumeur udpésienne) d’avoir bénéficié du concours du pouvoir dans le remplacement de son délégué au bureau de la CENI. « Au MLC, nous n’avons pas eu de problème parce que la signature de la lettre désavouant notre ancienne déléguée n’a pas posé problème », a-t-elle expliqué.
Dans le dossier Jean-Pierre Kalamba, qui est loin d’être clos, l’UDPS/Tshisekedi fait les frais de ses propres turpitudes politiques mais ne sait pas comme le reconnaître devant l’opinion.
J.N.