Cinq cents ! Incroyable mais vrai, c’est pourtant le nombre des véhicules retracés dans le répertoire de la DGI, lit-on dans le rapport final du dernier SOB, Séminaire d’orientation budgétaire 2019.
Même le ministre d’Etat en charge du Budget, Pierre Kangudia, venu clôturer les assises du SOB, n’en croyait pas à ses yeux. Naturellement, le fameux rapport n’a pas fait grand bruit, car la presse n’a pas été conviée au séminaire d’orientation budgétaire qui s’est tenu du 26 au 28 juin 2018 au Pullman Hôtel Kinshasa.
Même si à l’Hôtel des impôts il se dit que les prévisions de la DGI n’ont uniquement pris en compte que les projections relatives à l’immatriculation des automobiles dont la compétence revient clairement au pouvoir central. Il sied de noter qu’à elle seule, la seule ville de Kinshasa compterait quelque 150.000 véhicules, selon les estimations 2017 du service des ventes des vignettes de la Direction générale des recettes de Kinshasa, DGRK, qui se serait fondée sur les statistiques de la Commission nationale de la prévention routière, CNPR.
Dans son exposé sur les recettes fiscales lors du Séminaire d’orientation budgétaire 2019, M. Mule Mule, directeur de cabinet du ministre des Finances (Henri Yav Mulang) a non seulement reconnu les chiffres ahurissants de 500 véhicules avancés par la DGI mais aussi révélé que les régies financières –DGI, DGDA, DGRAD- ne s’accordent pas toujours dans leurs statistiques.
Les perspectives sombres affichées par la DGI ne cadrent guère avec l’enthousiasme de la douane rd congolaise. Après avoir réalisé environ 11 milliards de FC en 2017 sur l’importation des véhicules, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) table, en effet, ses projections 2018 sur quelque 20.5 milliards de FC, soit 11.300.128, USD au taux budgétaire de 1813.4 FC/ $. Au taux du marché, la douane pourrait, en effet, gagner 12419183,5 USD.
Or, au port maritime de Boma, dédouaner un véhicule type Mitsubishi Lancer -très prisé à Kinshasa- revient généralement à 2400 dollars. L’on peut donc supposer, dans tous les cas de figures, que la Direction générale des douanes et accises mise sur des importations d’au moins 5.000 véhicules en 2018.
Dans la capitale, à la Division véhicules DGI sur VIIème Rue Limete, la paire des plaques d’immatriculation s’obtient au prix de 170 dollars…uniquement aux acheteurs dont le document de dédouanement du véhicule porte le nom du propriétaire. Le requérant doit, en effet, se munir des documents de dédouanement et de la photocopie de ses pièces d’identité. Sinon, il va devoir payer au moins 180 dollars. Or, plus d’une fois, depuis 2014, l’Hôtel des impôts s’est retrouvé en pénurie de plaques d’immatriculation automobile.
Il sied de rappeler qu’en 2009, la DGI avait cédé la fabrication de plaques d’immatriculation autos à la firme allemande UTSCH Movers représentée par sa filiale UTSCH Congo créée, selon nos sources, juste pour les besoins de la cause. Le contrat est de type BOT [(Build, fabriquer) – Operate (gérer) -Transfer (rétrocéder la gestion)] d’une durée de 10 ans renouvelable.
Pour l’exercice 2018, la Direction générale des impôts (DGI) comptait, en effet, réaliser 3.497 .124.390 FC sur les ventes des plaques d’immatriculation, soit. 1.928.490 USD au taux budgétaire ou encore un peu plus de 2 millions USD au taux actuel du marché. Les projections financières de la Division Véhicule de la DGI reposent donc sur quelque 10.000 véhicules. Le séminaire d’orientation budgétaire 2019 qui est, en fait, une étape préliminaire pour l’élaboration du budget 20198 proprement dit recommande, en effet, au gouvernement de faire toute la lumière sur le répertoire auto de la DGI.
PLM