Félix Wazekwa, qui s’est lancé dans la carrière musicale professionnelle avec quelque peu de retard, par rapport à son âge et à celui de ses collègues dans la profession, joue de la rumba congolaise fignolée, mélangée du Ndombolo et du soukous pour faire danser.
Mais l’artiste est connu pour son extraordinaire fécondité thématique et poétique. Ce dont ses admirateurs, qui s’en sont rendus compte, se réjouissent et le rangent à juste titre parmi des prédécesseurs comme le poète Lutumba, son aîné. D’où les nombreux sobriquets dont le résident de Matete à Kinshasa été affublé : Sagesse Grave (S’Grave),Mokuwa Bongo (Cerveau dur), Monstre d’amour, Le Miran…
Félix Wazekwa lui-même n’a eu de cesse de vanter les mérites de Lutumba « Vieux Simaro », et avoue que c’est lui qui a eu le mérite de baliser le chemin que ses autres collègues (Reddy Amisi, Mbilia Bel, Tshala Muana (version tshiluba), les défunts King Kester Emeneya, Kisangani Espérant, etc), qui n’ont jamais eu besoin de chanter des bêtises dans leurs œuvres pour se faire apprécier, ont suivi.
Wazekwa est né à Kinshasa, le 14 septembre 1962. Il est marié (depuis le 19 août 1995) et père de famille. Son premier fils, Onésime, a vu le jour en juillet 1998.
Wazekwa est artiste-musicien, chanteur, auteur-compositeur et danseur virevoltant sur scène, à la fois. Cependant, plusieurs années durant avant de se révéler au grand public, l’artiste a été un parolier prolixe, fournissant des textes de chants bien élaborés aux musiciens de la place. C
Ce sont néanmoins Papa Wemba (les albums Foridoles et Pôle Position) et Koffi Olomide (les albums Haut de gamme / Koweït, Rive gauche et Noblesse oblige) qui font découvrir l’artiste de Matete. Avec Koffi Olomide, Wazekwa rompt les amarres et poursuit ses relations professionnelles avec Papa Wemba, le fondateur de Viva La Musica. En même temps qu’il rend services à de nombreux autres artistes et groupes musicaux : Soukous Stars, Damien Aziwa, Djeffard Lukombo (ancien chanteur de Grand Zaïko Wa Wa Wa de Manuaku, Bibidens, Duc Hérode, etc. Nous sommes là entre les années 1990-1995.
« Mokuwa Bongo » vivait cependant en Europe où il est arrivé depuis les années 1985. Entre l’art d’orphée et les études, Wazekwa sait partager son temps et mène à terme des études supérieures en Economie à Paris. En même temps qu’à Kinshasa, les années 1982 le révèlent dans un petit ensemble musical de Matete, « Kin-Verso ».
Mais jusqu’en 1993, Wazekwa approvisionne de ses textes son « Vieux Bokul », c’est-à-dire, Papa Wemba. C’est ce dernier qui, séduit et émerveillé, lui conseille de s’essayer de temps à autres à interpréter seul ses œuvres musicales. Conseil suivi à la lettre : S’Grave décide à partir de 1995 d’entamer une carrière solo ne montant son orchestre, « Cultur’A Pays-Vie » à partir de la capitale congolaise qu’il rejoint pour de bon.
Dès ses premiers enregistrements, Wazekwa captive des mélomanes Congolais admiratifs de ses corpus textuels aussi significatifs qu’instructifs. Mais l’artiste n’échappe pas aux reproches d’une partie de férus de la musique qui lui reprochent un rythme peu danseur et endormi. C’était la mode à l’époque.
A partir de 2001, Félix Wazekwa largue sur le marché son album « Signature », et c’est le déclic. Le Milan prend place, son orchestre avec lui, dans le gyron des tops 10 des hit-parades de la musique congolaise. Mais Wazekwa n’en abandonne pas pour autant sa casquette de parolier. L’artiste introduit plutôt sa marque déposée dans la chanson de son temps : le verbe. Sa spécialité, c’est la création de ses propres proverbes et adages. Pour ce créateur hors-pair, le verbe devient proverbe.
Discographie
• Tétragramme, YHWH (1995)
• Pauvres, mais… (1997)
• Bonjour Monsieur (1998)
• Sponsor (1999)
• Signature (2001)
• Yo nani ? (2002)
• Et après… (2004)
• Faux mutu moko boye ! (2005)
• Que demande le peuple ? (2008)
• La chèvre de Monsieur Seguin (2009)
• Mémoire ya Nzambe (2010)
• Haut les mains (2011) : Single
• Adamu na Eva (2013)
• I love you (2015)
• Eva n’Adamu (2016)
• Les petits bonbons … (Livre/2017)
Zenga Ntu