Le gouvernement Tshibala avait annoncé la montée en puissance de la RD Congo en matière de divers équipements. Mais au premier quadrimestre 2018, le budget y afférent n’est réalisé qu’à 0.2%.
En numéraires, environ 1.3 milliard de FC ont été dépensés au cours de quatre premiers mois de l’année, contre des prévisions linéaires de 538,3 milliards de FC. « Il n’y a pas d’États développés et sous-développés… mais des États équipés et sous-équipés », soutenait Mobutu au cours d’une adresse à l’Assemblée générale des Nations-Unies en 1973. Cependant, selon les experts, les prévisions de dépenses 2018 pour les équipements sont en régression de 34,0 % par rapport à leur niveau de 2017 qui était de 2 651,7 milliards de FC.
Le gouvernement semble avoir fait impasse sur le taux d’exécution de ces prévisions. Le ministère du Budget n’a même pas effleuré la question des dépenses d’équipements dans son « Rapport d’exécution de la loi de finances à fin juin 2017 » annexé au projet de loi de finances de l’exercice 2018.
Cependant, dans ses projections à fin décembre 2017, le ministère du Budget estime que l’État pourrait avoir dépensé quelque 807.9 milliards de FC au titre de biens, matériels et prestations. Il sied cependant de noter que dans un rapport du ministère des PT&NTIC, le gouvernement déplorait « la fraude dans le secteur des télécommunications résultait entre autres (…) de la non homologation des équipements… »
Annoncées pour 2017, la Direction Générale des Impôts (DGI) ne s’est toujours pas dotée des caisses enregistreuses afin de juguler la fraude dans la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Par ailleurs, les équipements météorologiques acquis par le Mettelsat en 2017 sont, en effet, un don du gouvernement chinois. Cependant, pour l’exercice budgétaire 2018, le gouvernement a prévu 289.236.960,898 FC pour les équipements de santé contre 318.275.999,657 FC en 2017.
Parmi les principales actions prévues par le gouvernement sur la période 2018-2020 dans le secteur de la santé figurent la dotation en équipements médicaux pour 560 centres de santé et 62 hôpitaux répartis sur les 26 provinces, le renforcement des capacités des équipes d’interventions rapides ainsi que l’acquisition et le pré-positionnement des kits d’urgence dans les 26 provinces pour permettre une réponse prompte aux éventuelles urgences et catastrophes sur l’ensemble du pays.
L’État compte notamment améliorer l’offre de la qualité des services de santé et des performances en matière de prévention et de lutte contre les maladies ainsi que les services inhérents à la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent. Par ailleurs, le projet de loi de finances 2018 prévoit un budget de l’ordre de 789.627.390,930 FC contre 790.859.567,032 FC en 2017.
Le budget 2018 prévoit, pour ce qui est des équipements agro-sylvo-pastoraux et industriels, une enveloppe de 236.428.093,824 FC, environ 130,4 millions USD, soit quatre fois moins que les prévisions de 2017 chiffrés à quelque 975.159.880,162 FC.
Selon des analystes, ce budget consacre plutôt la désindustrialisation et le sous-équipement de la RD Congo. Le gouvernement compte pourtant se lancer dans la création des zones industrielles et de parcs agro-industriels sous forme de partenariat public-privé (PPP). La RD Congo a dit, en effet, faire de l’agriculture la priorité des priorités, mais le projet de loi de finances 2018 prévoit un budget de l’ordre de 263.023.404,998 FC contre 845.515.036,037 FC en 2017. Il se dégage ainsi une réduction de 69 %. Commentaire du REGED (Réseau gouvernance économique et démocratie), une mouvance des associations de la société civile, « Il y a lieu de noter un désengagement du gouvernement qui a sensiblement réduit les prévisions du budget de l’agriculture, par rapport au budget du pouvoir central. Celles-ci sont passées de 8,36 % en 2017 à 2,6 % en 2018 ».
Autres équipements, ceux de la grande muette, c’est-à-dire, l’armée. 344.000,000 FC, soit 189.699 dollars. À moins qu’il ne s’agisse d’un maquillage des chiffres pour des raisons stratégiques, autrement moins de 200.000 USD pour des équipements militaires d’une armée (FARDC ou Forces armées de la République démocratique du Congo) engagée en permanence dans des combats dans l’Est du pays paraissent dérisoires, pour plus d’un analyste. Et ce n’est pas une révélation, les États de la région de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) se livrent à une course à l’armement depuis plus de deux décennies.
POLD LEVI.