Des lointaines terres irakiennes dans la péninsule arabique, les législatives organisées le 13 mai 2018 se sont invitées dans le débat sur les élections rd congolaises. Plus précisément, sur la machine à voter introduite dans le système électoral par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et qui sert de prétexte à une frange radicalisée de l’opposition politique pour s’opposer à l’organisation des scrutins prévus en décembre prochain. Les confrères belges de La Libre Afrique, déjà connus pour être à la solde de Moïse Katumbi, le candidat pro-occidental aux prochains scrutins, ont cru pouvoir apporter un argument supplémentaire au rejet de la machine. En annonçant que les machines fabriquées par les Sud-Coréens de Miru Systeme, utilisées lors des législatives irakiennes, seraient tombées en panne. Pour des raisons de carence en énergie électrique, particulièrement. « Des centaines de membres des forces de sécurité, qui votaient avant les autres citoyens, n’ont pu voter jeudi dernier, notamment dans la province Saladin (450 électeurs empêchés de voter) et dans la ville de Samarra (une centaine d’électeurs empêchés de voter), selon un lieutenant de police cité par Anadolu. Ce dernier a attribué le problème au mauvais fonctionnement de machines à voter, ainsi qu’à des problèmes de noms d’électeurs manquant sur les listes. Un capitaine de police de la province de Ninive a indiqué qu’un certain nombre de machines à voter étaient tombées en panne en raison d’une alimentation intermittente en courant électrique », écrit « La Libre Afrique » sous la plus Marie-France Cros. Seulement, de l’information à la désinformation, il n’y a qu’un pas à franchir, et nos confrères ne semblent pas avoir beaucoup hésité. « Moïse Katumbi est si généreux », explique-t-on.
Seulement, les législatives irakiennes ont bel et bien eu lieu. Elles ont même révélé l’extraordinaire engouement des irakiens pour ce qu’ils ont appelé le vote électronique, une opération qui, au pays de Saddam Hussein, aura eu le don de décevoir les attentes occidentales. De cela, nos confrères belges de La Libre Afrique se sont bien gardés de piper mot, parce que le candidat préféré des Occidentaux et des Iraniens n’est arrivé qu’en troisième position au terme des législatives du 13 mai, assez loin derrière le chiite Moqtada al-Sadr. « Le résultat des élections législatives qui se sont tenues le 13 mai 2018 montre que les Irakiens désirent s’éloigner de l’architecture politique mise en place par l’administration américaine dans la foulée de l’invasion de 2003 : la coalition du premier ministre sortant Haider al-Abadi, soutenu et respecté par les Occidentaux, finit en troisième position, et celle de l’ancien chef de gouvernement Nouri al-Maliki, longtemps appuyé par les Américains, en cinquième position », écrivent à ce sujet, avec plus d’objectivité, nos confrères de Médiapart. Qui eux, ne font état d’aucun problème technique ou technologique particulier qui ait pu vicier les résultats enregistrés, que nul en Irak n’a contesté, du reste.
Il y a donc rien à reprocher aux machines produites pour la CENI par Miru Systems. En séjour à Bunia la semaine dernière, Corneille Nangaa, le patron de l’administration électorale rd congolaise, a éclairé la lanterne de l’opinion sur la campagne d’intoxication contre l’ingénierie Sud-Coréenne. En démentant l’information faisant état d’une prétendue correspondance du président de la commission électorale Sud-Coréenne (NEC) décommandant la machine à voter … Sud-Coréenne. Devant l’assistance à Bunia, Corneille Nangaa a demandé à son collègue s’il existait une telle correspondance. La réponse fut non !
S’agissant des machines prétendument tombées en panne en Irak, l’information s’avère on ne peut plus fausse, elle aussi. Parce que l’Irak n’a pas utilisé de machine à voter, mais plutôt une urne électronique. Mais aussi, que c’est un logiciel … européen, puisqu’Espagnol, qui a connu quelques problèmes dans ce pays. Des problèmes anticipativement résolus en RD Congo où les machines sont équipées de batteries incorporées d’une autonomie de 24 heures (les élections durent au maximum 11 heures).
La campagne d’intoxication contre la machine à voter vise donc à préparer l’opinion et les populations rd congolaises qui se sont enrôlées en masse à avaler, le moment venu, la pilule des perturbations en préparation pour compromettre la tenue des scrutins de décembre 2018, selon nombre d’observateurs.
J.N.